Voyons d’abord ce qu’on en disait, au Moyen-âge, à la veillée, au coin du feu.
« One upon a time, there was … » une jeune personne désireuse de faire des études doit se travestir pour les besoins de la cause et prend le nom de Jean. Elle vient de Mayence, dans la Saint Empire Romain de la Nation Germanique. Ses études la guident à Athènes puis à Rome. Où elle gravit les échelons de la Curie. Avec comme résultat, qu’elle finit tant et bien par se retrouver intronisée Pape (sse).
Seulement voilà, les choses ne sont pas simples que cela. Notre brave Jean VIII, puisque c’est ainsi qu’on doit l’appeler selon les sources, était entretemps tombée amoureuse. Et de cet amour, un ventre s’arrondit. Ce qui devait arriver arriva.
L'accouchement de la Papesse Jeanne. Miniature pour le Décaméron de Jean Boccace, XVème sciècle (Pari, Bibliothèque Nationale)
Mais, en matière de discrétion, on pouvait rêver mieux ! Notre papesse ne trouva rien de mieux que d’accoucher en plein parcours des Rogations, au vu et au su de tout le monde.
La suite n’est évidemment pas joyeuse. Révolte, cris, injures … la foule se déchaîne, dénude la femme, l’attache aux chevaux de la cariole. Et la voici, traînée jusqu’à ce que mort s’en suive. Quant à son petit bébé, il ne pouvait qu’être le fruit de Satan. On le brûla donc.
Du coup, pour s’assurer que les papes à venir ne réservent plus pareille mauvaise surprise, on créa un rituel au moment de l’intronisation. Et là, gentes dames qui me lisez, je vous laisse fantasmer. En effet, pour s’assurer que le futur élu au poste papal soit bien un homme et non une femme, on instaura le rituel de la chaise percée.
Le nouveau pape est prié de s’asseoir sur cette chaise un peu spéciale, prié de relever ses vêtements pendant qu’un jeune diacre vient s’assurer de sa virilité, et en lui tâtant les testicules, de prononcer la phrase : « Habet duos testiculos et bene pendantes ! ».
Cette histoire de la papesse Jeanne est très vivace au 13ième siècle.
Histoire et Histoire
Mais qu’en est-il de la réalité ? Il n’y a pas de fumée sans feu, diront certains. L’Histoire nie complètement la chose, diront les catholiques. D’où vient l’histoire (avec un petit « h ») de Jeanne ?
Premier obstacle pour le chercheur … la genèse de cette légende ne repose sur nul fondement objectif. Par ailleurs, l’origine des sources écrites à ce sujet diverge aussi.
Pour certains, on trouve la source littéraire de cette légende dans un livre du 13ième siècle, « Chronicon pontificum et imperatorum » (la chronique des papes et des empereurs). Chronique rédigée par un moine dominicain, Martin de Troppau. Mais d’autres sources, plus nombreuses, attribuent à Jean de Mailly, en 1255, la primeure d’avoir couché cette histoire sur papier.
Faisons donc un rapide tour du propriétaire de la question : l’Histoire
On parle d’un Jean VIII. Il a bel et bien existé. Intronisé en 858. Ce pape n’aurait pas fait l’unanimité autour de lui. Ses relations quelque peu molassonne envers l’autre grande église catholique du temps, l’église de Constantinople, aurait fait de lui, une couilles molles. Son manque de fermeté, … virilité … lui aurait valu cette réputation de femelette.
C’est à Jean de Mailly qu’on doit la première apparition écrite sur Jeanne. Pour lui, Jeanne, allias Jean VIII aurait pris place entre les pontificats de Victor III et d’Urbain II. Or, entre ces deux règnes, quelques jours seulement s’écoulent. Fort peu pour laisser place à notre Jeanne…
Quant à l’autre source originelle de l’histoire de Jeanne, elle nous vient de Pologne, via un certain Martin. Ce dernier, place Jeanne, allias Jean VIII toujours, entre Léon IV et Benoît III. Or, entre ces deux pontificats, seulement 2 mois s’écoulent.
Mais l’Histoire atteste tout de même l’existence d’un … Anastase III (à défaut de Jeanne), en anti-pape en 855 … Voilà de quoi permettre à la polémique d’exister ! Rappelons qu’un antipape est une personne qui a exercé la fonction et porté le titre de pape mais dont l’avènement à cette charge n’est pas ou plus reconnu aujourd’hui comme régulier et valable par l’Église catholique romaine. (cf : http://fr.wikipedia.org/wiki/Antipape)
Une autre source nous dit que la truculente légende selon laquelle une femme aurait porté la tiare paraît être une amplification populaire de la domination exercée à Rome par Théodora et ses filles, tour à tour maîtresses et mères de pontifes.
Située selon les versions entre le IXème et le XIIème siècle, l’affaire est régulièrement évoquée par de nombreux textes volontiers anti-religieux.
Mais si elle est fausse, cette histoire de Jeanne, pourquoi ce siège et ce rite des testicules ?
Pourquoi en effet, ce siège et ce rituel, attestés dès 129,1 et rappelé plusieurs fois jusqu’au 14ième siècle ?
Car une de ces chaises existe bel et bien toujours et est visible au Louvre, à Paris. L’Histoire retiendra qu’il s’agit avant tout d’un rappel des chaises curules des consuls romains, sous forme d’allusion symbolique.
Mais pourquoi l’Église n’a-t-elle pas condamné fermement ou étouffé dans l’œuf cette légende ?
En fait, l’Église condamna très vite cette rumeur d’existence de papesse et ce, dès le 15ième siècle. Ce sont les détracteurs de l’Église qui se servirent de cette mémoire populaire, afin de servir leurs desseins. Bonifaciens, Célestiniens, Fransiscains, Luthériens utilisèrent cette histoire de la papesse pour s’attaquer à l’Église, au ridicule de la curie romaine ou encore de la faillibilité de la fonction papale. Ensuite, c’est la littérature romanesque qui s’empara du sujet.
De nombreux romans furent écrits sur la papesse Jeanne, réalimentant le sujet. Dès le 14ième siècle, Boccace écrivit sur le sujet et, à ma connaissance, le dernier roman sur la papesse Jeanne vient d’être réédité en Poche, vu son succès...
Comme quoi …
Finalement, qu’en conclure ? A chacun bien évidemment de se faire sa propre idée sur le sujet. Personnellement, c’est l’aspect ésotérique de l’affaire qui m’inspire le plus. Je découvre trois pièces à ce puzzle :
En nous présentant une papesse avant le pape (l’arcane 2 apparaît avant l’arcane 5), on nous présente d’abord l’image de la chef de l’église sous les traits d’une femme.
D’une femme bien protégée derrière son voile.
D’une femme tenant un livre sur ses genoux (genou = initié)
Ce qui me fait penser à un superbe clin d’œil des Anciens qui ont dessiné le tarot. L’Église dogmatique romaine a bien persécuté les courants ne répondant pas à leurs lois, dogmes et préceptes. Notamment les courants gnostiques. Or, le livre n’est-il pas un élément gnostique ?
Les églises dites parallèles : messianisme, paulicianisme, bogomiles … et cathares n’offraient-elles pas un statut différent à la femme que dans l’Église catholique romaine ? et ces courants ne devaient-ils pas, pour se diffuser et survivre, circuler « sous le manteau » ?
Je laisse ceci à votre méditation...
j'aime les egnime j'ai decouvert cette affaire il ya peu dans l'emission secret d'histoire sur le vatican sa m'a surprit ceci aurait pu étre possible d'apres ce que j'ai su quand un pape fut élut il verifie ses attributs pour ne pas qu 'il est confusion
RépondreSupprimerle trafic d'indulgence énorme ceci me fait penser a l 'affaire de l'abbé sauniére point de tresor juste un mystificateur tout comme jeanne d'arc j'ai des doutes sur sa mort l'histoire ou s'invente difficile de connaitre la véritée