Sa vie et son œuvre
Protestant cévenol, de la même famille que Jean Fabre (de Nîmes), fils d’un riche fabricant de bas de soie venu commercer à Paris, il s’intéresse très tôt à la musique et aux belles-lettres. Patriote en 1789, il fait jouer plusieurs pièces révolutionnaires, puis, somme toute, renonce à la politique en 1791.
Sur ces entrefaites, et au moment où, renonçant au commerce, il s’était décidé de vivre uniquement du produit de sa plume, la Révolution ruine son père, ainsi qu’il le déclare dans un manuscrit de quelques pages intitulé : « Mes Souvenirs ». C’est sans doute à cette époque que, pour éviter la faillite, il part pour l’Allemagne, et tout en réussissant à obtenir des créanciers paternels quelques délais, il reçoit son initiation pythagoricienne Saint Yves : « France Vraie, Pro domo », dont l’empreinte profonde marquera toutes ses productions futures.
Après avoir sauvé quelques débris du patrimoine familial, qui permirent à ses parents et à ses sœurs cadettes de se retirer modestement à Saint-Hippolyte-du-Gard, Fabre d’Olivet retourne à Paris et se plonge à corps perdu dans des études philosophiques et philologiques, malgré le terrible tourbillon de la tourmente révolutionnaire. Il ne s’en distrait que pour soutenir un train de vie plus que modeste par quelques travaux de littérature courante.
Après la faillite de la maison familiale, Fabre d’Olivet tente de vivre de sa plume en fondant plusieurs journaux, parmi lesquels « L’Invisible » et « Le Palladium de la Constitution ». Il publie un roman et plusieurs œuvres musicales ; sous le nom de "Mme de B.", un recueil de jeux de société qui eut grand succès ; et enfin la 1ère édition anonyme d’« Azalaïs ».
S’intéressant de plus en plus à la théosophie et à la philologie, il prépare « La Langue Hébraïque restituée » et travaille sur « La Musique expliquée ».
Fabre d’Olivet prétendait avoir retrouvé le vrai sens de la langue hébraïque, qui était, disait-il, restée ignorée jusqu’à lui. Dans son ouvrage clef, « La Langue Hébraïque restituée » il reprend le cours historique du peuple hébreu et détaille la fracture linguistique de ce peuple suite à l’Exode après la chute de Jérusalem.
Fabre d’Olivet estime qu’à la suite de l’Exode, l’esprit de la langue hébraïque a été perdu, sauf chez les Esséniens qui auraient gardé la compréhension orale des racines hébraïques. Il reprend dès lors, à partir de zéro, l’ensemble de la grammaire hébraïque ainsi que l’étude des racines hébraïques en faisant un effort de systématisation digne.
Bien que ce livre hétérodoxe ne soit pas considéré comme une référence dans les études sur la langue hébraïque biblique, il a fait l’objet de nombreuses rééditions et reste une pièce maîtresse de l’ésotérisme occidental de ces deux derniers siècles.
Fabre d’Olivet publie également un ouvrage, Caïn, dans lequel il traduit et commente le célèbre poème de Lord Byron. Les commentaires de Fabre permettent d’éclairer les concepts métaphysiques abordés dans la traduction de la Genèse de « La Langue Hébraïque restituée ».
La préoccupation de Fabre d’Olivet pour l’étude de la musique l’amène aussi à approfondir sa conception de l’ouïe. Il va jusqu’à prétendre pouvoir guérir des sourds-muets par une méthode secrète et publie à ce sujet l’étude d’un cas clinique en 1811.
À la fin de sa vie, il fonde un culte nouveau, le culte théodoxique, sur lequel il publie deux ouvrages importants, L’Histoire philosophique du genre humain et « La Théodoxie universelle ». L’Histoire philosophique du genre humain est un essai de reconstitution de l’évolution de la pensée humaine à partir de déterminants significatifs selon Fabre d’Olivet. Il tente de mettre en exergue différentes phases récurrentes dans le devenir humain sur la très longue durée, phases qui alternent notamment des périodes dominées par la Nécessité ou la Providence.
Il fait aussi une traduction des Vers dorés de Pythagore, accompagnée de commentaires sur l’initiation pythagoricienne. Les Vers dorés ont été publiés sous forme de feuilleton dans la revue Le Voile d’Isis, organe hebdomadaire du « Groupe indépendant d'études ésotériques de Paris », dirigé par Papus, du numéro 15 (25 février 1891) au no 30 (9 septembre 1891). En effet, Papus fut très influencé par la pensée de Fabre d’Olivet, à l’instar de nombreux occultistes tels que’Éliphas Lévi.
Antoine Fabre d’Olivet meurt foudroyé d’une attaque d’apoplexie. Sa tombe au cimetière du Père-Lachaise est surmontée d’une colonne brisée.
L’occitanisme de Fabre d’Olivet
Originaire de Ganges, Fabre d’Olivet maîtrisait parfaitement la langue d’oc. Son œuvre en occitan et sur l’occitan a été particulièrement étudiée par Robert Lafont.
En 1787 il composa un poème : « Força d’amour » ("Fòrça d’amor", en graphie classique). Voulant être « l’Ossian de l’Occitanie » il publie « Le Troubadour », poésie occitanique du XIIIe siècle, une supercherie qui ne sera dénoncée par le grand philologue provençal Raynouard qu’en 1824 alors que la ficelle était grosse : Fabre d’Olivet explique avoir reçu le manuscrit des mains d’un certain "Rescondut" ("caché" en occitan).
L’auteur remet par la même occasion en vogue le mot médiéval d’"occitan(ique)" alors que "provençal", "patois" ou "langue d’oc" étaient alors privilégiés.
Le texte est en français émaillé de poèmes de l’auteur en langue d’oc. Pour Lafont, Fabre d’Olivet « sait lire les troubadours et devance sûrement l’érudition romantique » ; et « Protestant, philosophe et républicain, il est très ému par le souvenir de la croisade albigeoise. À cette émotion il gagne la vision d’une nation sacrifiée, dont il se sent le restaurateur ».
Fabre d’Olivet composa également un poème philosophique ("La Podestat de Dieu") puis, dans la veine romantique des frères Grimm, la "pichòta masca" ("la petite sorcière").
Enfin, l’un des gros morceaux de sa production occitaniste fut « La Langue d’oc rétablie dans ses principes constitutifs », somme philologique mais aussi qui « contient sa part de délire » selon Lafont : véritable plaidoyer mais qui implique un rapprochement entre hébreu et occitan comme proches de la langue originelle de l’humanité.
Source : Wikipédia
FABRE d’OLIVET & LES TAROTS
En ce qui a trait au Tarot en tant que tel, Fabre d’Olivet laisse entendre souvent que les tarots sont le résultat des enseignements de l’École de Pythagore, un enseignement qui est aussi en corroboration avec certains enseignements de la kabbale... Il prétend que ces enseignement d’origines médiévales, se sont propagés dans les écoles des initiés templiers, et Olivet émet l’hypothèse, d’une certaine manière, que les tarots sont des outils permettant d’être initié à ces enseignement et d’être enfin guider dans notre cheminement personnel... Fabre d’Olivet est un des tous premiers chercheurs dans les domaines de l’ésotérisme qui fait un lien entre tarots et cheminement personnel. Aussi Olivet le met-il en direct relation avec l’Arbre de vie et les enseignements de Pythagore, concernant les processus qui déterminent les destinées, et l’ordre immuable des arcanes célestes. Pour lui le tarot est une version illustrée des 22 symboliques archétypes des lettres de l’alphabet hébreux, certes, mais surtout, il inspire l’idée des « arcanes » en tant que "porte à ouvrir sur des mystères", en tant "qu’énigmes à résoudre". Résultant, de ce fait, à un apprentissage hors du commun, qui quelque soit l’utilisation ramènera toujours l’initié à la théosophie antique des néo-platonicien, et des écoles pythagoricienne.
FABRE d’OLIVET & LA PHILOSOPHIE PYTHAGORICIENNE
Fabre d’Olivet a sut exposer dans sa "Philosophie Pythagoricienne" une doctrine métaphysique remarquablement proche de celle issue de l’examen des arcanes majeurs du Tarot médiéval... Il estime que ce n’est qu’en partant des principes posés dans les "Vers Dorés", et en méditant longtemps sur les préceptes de l’École de Pythagore, qu’on peut enfin en concevoir l’ensemble.
Remarquez par exemple, "L’Amoureux" (arcane VII) du tarot médiéval n’a aucune hésitation, comme ce sera le cas plus tard dans la version du tarot marseillais. La notion de choix et de libre-arbitre n’a pas encore cours à l’époque du moyen-âge, et ni les initié, ni les alchimistes de la renaissance n’ont jamais eut idée de représenter la question du "doute" au centre d’arcanes qui préconisent la rigueur, la détermination et la maîtrise... Fabre d’Olivet nous rappelle que les arcanes des tarots étaient à l’origine des icones. Ses icônes étaient les outils privilégiés des théosophes et gnostiques de l’antiquité... L’arcane IV au départ représentait donc "Eros", le mouvement du désir amoureux que la vie cherche à assouvir, en lui et par lui, instinctivement. Il se dirige vers l’objet de son amour sans poser de question... Plus tard, vers l’époque du moyen-âge, l’arcane IV de l’Amoureux représente un "Bateleur" (ou un "paladin") qui se voit confronté à deux aspects de la femme : le "Vice" et la "Vertu"... Bien évidemment, le "héro" (le paladin, le "chevalier") choisira toujours "la vertu". L’arcane indique donc qu’il y aura un choix à faire, mais le choix est déjà tout indiqué...
Les occultistes kabbalistes comme Éliphas Lévi ou Oswald Wirth l'associeront ensuite au personnage d'"Ulysse" qui dans un songe est mis devant : le "Vice" et la "Vertu". et a un choix à faire... Dans son ouvrage "Les Imagiers du Moyen-Âge" Wirth laisse entendre qu'Ulysse hésite, sinon que deux voies s'offrent à lui...
Avec le temps, au gré des fantaisies, l’arcane s’est mis à représenter "Cupidon" qui hésite à savoir où il lancera sa flèche... Et dorénavant l’arcane représente l’hésitation, le doute, et la difficulté à faire des choix. Certains interprètent cet arcane comme étant "L'Amour" ce qui, d'une manière, est erroné.
Les occultistes kabbalistes comme Éliphas Lévi ou Oswald Wirth l'associeront ensuite au personnage d'"Ulysse" qui dans un songe est mis devant : le "Vice" et la "Vertu". et a un choix à faire... Dans son ouvrage "Les Imagiers du Moyen-Âge" Wirth laisse entendre qu'Ulysse hésite, sinon que deux voies s'offrent à lui...
Avec le temps, au gré des fantaisies, l’arcane s’est mis à représenter "Cupidon" qui hésite à savoir où il lancera sa flèche... Et dorénavant l’arcane représente l’hésitation, le doute, et la difficulté à faire des choix. Certains interprètent cet arcane comme étant "L'Amour" ce qui, d'une manière, est erroné.
Enfin, cela dit, Fabre d’Olivet avait parfaitement pressenti cette organisation subtile de l’homme dans sa Philosophie pythagoricienne.
Entre autre, il décrit le quaternaire humain dans le sens de la remontée de la "Schekinah", c’est-à-dire, depuis "Malkuth", il remonte l’"Arbre de Vie" jusqu’au "Kether", selon l’ordre ascendant des trois niveaux d’incarnation : action, émotion, psychisme...
« L’homme a reçu, pour se conduire dans la carrière qu’il doit parcourir sur la terre (La Roue de Fortune que décriront les douze stations zodiacales correspondant aux douze arcanes majeurs ultérieurs), trois forces appropriées à chacune des trois modifications de son être, et toutes trois enchaînées à sa volonté.
La première, attachée au corps, est l’instinct (plan de l’action illustré par la dyade Amoureux-Chariot que maîtrise la Force) ; la deuxième, dévouée à l’âme (siège des sentiments) est la vertu (plan de l’émotion : spontanéité émotionnelle de la Papesse contrôlée par le discernement moral du Pape qu’harmonisera la Tempérance) ; la troisième, appartenant à l’intelligence, est la science ou la sagesse (plan du psychisme : verbe premier du Bateleur pressenti par le subconscient de l’Impératrice qui se conscientise dans l’Empereur).
Ces trois forces, indifférentes par elles-mêmes, ne prennent ce nom que par le bon usage que la volonté en fait. Car, dans le mauvais usage, elles dégénèrent en abrutissement, en vice et en ignorance. L’instinct perçoit le bien et mal physique résultant de la sensation : la vertu connaît le bien et le mal moraux existant dans le sentiment. La science juge le bien ou le mal intelligibles qui naissent de l’assentiment. Dans la sensation, le bien ou le mal s’appellent plaisir ou douleur ; dans le sentiment, amour ou haine ; dans l’assentiment, vérité ou erreur.
La sensation, le sentiment et l’assentiment, résidant dans le corps, dans l’âme et dans l’esprit, forment un ternaire, qui, se développant à la faveur d’une unité relative, constitue le quaternaire humain, ou l’Homme considéré abstractivement.
Les trois affections qui composent ce ternaire agissent et réagissent les unes sur les autres, et s’éclairent ou s’obscurcissent mutuellement ; et l’unité qui les lie, c’est-à-dire l’Homme, se perfectionne ou se déprave, selon qu’elle tend à se confondre avec l’unité universelle, ou à s’en distinguer.
Le moyen qu’elle a de s’y confondre, ou de s’en distinguer, de s’en rapprocher ou de s’en éloigner, réside tout entier dans sa volonté, qui, par l’usage qu’elle fait des instruments que lui fournil le cops, l’âme et l’esprit, s’instinctifie ou s’abrutit, se rend vertueuse ou vicieuse, sage ou ignorante, et se met en état de percevoir, avec plus ou moins d’énergie, de connaître et de juger avec plus ou moins de rectitude ce qu’il y a de bon, de beau et de juste dans la sensation, le sentiment ou l’assentiment ; De distinguer avec plus ou moins de force et de lumière le bien et le mal ; et de ne point se tromper enfin dans ce qui est réellement plaisir ou douleur, amour ou haine, vérité ou erreur. »
Au préalable, Fabre d’Olivet explique que « rien de ce qui existe n’arrive par hasard, mais par l’union de la loi fondamentale et providentielle avec la volonté humaine qui la suit, ou la transgresse, en opérant sur la nécessité. L’accord de la volonté et de la providence constitue le bien ; le mal naît de leur opposition. »
II détermine encore les termes de liberté, de nécessité et de providence selon la philosophie pythagoricienne : « J’ai dit que Pythagore admettait deux mobiles des actions humaines, la puissance de la Volonté, et la nécessité du destin, et qu’il les soumettait l’un et l’autre à la loi fondamentale appelée la providence, de laquelle ils émanaient également.
Le premier de ces mobiles était libre, et le second contraint : en sorte que l’homme se trouvait placé entre deux natures opposées mais non pas contraires, indifféremment bonnes ou mauvaises, suivant l’usage qu’il savait en faire. »
Selon Fabre d’Olivet, L’École de Pythagore enseigne que : « l’avenir se compose du passé, c’est-à-dire que la route que l’homme parcourt dans le temps, et qu’il modifie au moyen de la puissance libre de sa volonté, il l’a déjà parcourue et modifiée ; de la même manière que la terre décrivant son orbite annuelle autour du soleil parcourt les mêmes espaces et voit se déployer autour d’elle à peu près les mêmes aspects : en sorte que, suivant de nouveau une route qu’il s’est tracée, l’homme pourrait, non seulement y reconnaître l’empreinte de ses pas, mais prévoir d’avance les objets qu’il va rencontrer, puisqu’il les a déjà vus, si sa mémoire en conservait l’image, et si cette image n’était pas effacée par une suite nécessaire de sa nature et des lois providentielles qui les régissent.
Voilà la doctrine de Pythagore... elle était celle des mystères et de tous les sages de l’Antiquité...
Origène, qui l’a combattue, l’attribue aux Égyptiens, aux pythagoriciens et aux disciples de Platon. Elle était contenue dans les livres sacrés des Chaldéens, cités par le Syncelle, sous le titre de livres géniques. Sénèque et Synésius l’ont soutenue comme entièrement conforme à l’esprit des initiations. »
Fabre d’Olivet perçoit dans l’idée de Pythagore la « véritable source de la science astronomique des anciens ».
La science astrologique, ou généthlialogie, reposait sur le dogme pythagoricien selon lequel « l’univers lui-même parcourait, après une suite incalculable de siècles, les mêmes révolutions qu’il avait déjà parcourues, et ramenait, dans le vaste déploiement de ses sphères concentriques, tant pour lui que pour les sphères qui le composent, la succession des quatre âges, dont la durée relative à la nature de chaque être, immense pour l’Homme universel, se borne dans l’individu, à ce qu’on appelle enfance, jeunesse, maturité et vieillesse, et se représente sur la terre par les saisons fugitives du printemps, de l’été, de l’automne et de l’hiver. »
C’est là le symbolisme céleste de la voie zodiacale symbolisée dans le Tarot par les quatre âges de la Roue de Fortune que décriront successivement les douze arcanes majeurs suivants...
Constatant l’empire que l’astrologie exerça sur les Chaldéens, les Égyptiens et les Phéniciens, Fabre d’Olivet affirme que « l’Antiquité tout entière n’était certainement ni folle ni stupide, et les sciences qu’elle cultivait s’appuyaient sur des principes, qui, pour nous être totalement inconnus, n’en existaient pas moins. Pythagore... nous révèle ceux de la généthlialogie, et de toutes les sciences divinatrices qui s’y rattachent. »
« En effet, si l’avenir se compose du passé, c’est-à-dire d’une chose déjà faite, sur laquelle se déploie de proche en proche le présent, comme sur la circonférence d’un cercle qui n’a ni commencement ni fin, il est évident qu’on peut parvenir, jusqu’à un certain point, à le connaître, soit au moyen du souvenir, en considérant dans le passé l’image de révolution entière, soit au moyen de la prévision, en portant la vue morale, plus ou moins loin, sur la route que l’univers est en mouvement de parcourir. »
Dans la lecture que fait Fabre d’Olivet des enseignements de Pythagore, la prévision de l’avenir était un art dépendant d’un don de la providence réservé aux seuls initiés possédant les connaissances et la sagesse qui en règle l’usage.
« D’ailleurs les pontifes qui en étaient seuls chargés, initiés aux grands mystères et possédant l’ensemble de la doctrine, savaient fort bien que l’avenir, tel même qu’ils pouvaient espérer le connaître dans la perfection de la science (des astres), n’était jamais qu’un avenir indécis, une sorte de canevas sur lequel la Puissance de la volonté pouvait s’exercer librement. De telle manière que, quoique la matière fût déterminée d’avance, la forme ne l’était pas, et que tel événement imminent pouvait être suspendu, évité ou changé par un concours d’actes de la volonté, inaccessible à toute prévision. »
Là-dessus, pour comprendre la pensée de Fabre d’Olivet, il faut se rappeler que selon Pythagore « la puissance de la volonté s’exerçait sur les choses à faire ou sur l’avenir ».
C’est pourquoi dans le chapitre de la philosophie pythagoricienne consacré à la science antique des astres, il exhorte le lecteur :
« Laisse les fous agir et sans but et sans cause,
Tu dois, dans le présent, contempler l’avenir »
Fabre d’Olivet commente ainsi les mythiques propos du grand hiérophante de la Grèce, Tirésias : « "Ce que je vois arrivera, ou n’arrivera pas," c’est-à-dire l’événement que je vois est dans la nécessité du destin, et il arrivera ; à moins que la puissance de la volonté ne le change : auquel cas, il n’arrivera pas. »
En effet la puissance de la volonté règne sur le futur tandis que « la nécessité du destin sur les choses faites, ou sur le passé ; (selon Pythagore)... l’une alimentait sans cesse l’autre, en travaillant sur les matériaux qu’elles se fournissaient réciproquement : car, selon cet admirable philosophe, c’est du passé que naît l’avenir, de l’avenir que se forme le passé, et de la réunion de l’un et de l’autre que s’engendre le présent toujours existant, duquel ils tirent également leur origine : idée très profonde, que les stoïciens avaient adoptée. Ainsi, d’après cette doctrine, la liberté règne dans l’avenir, la nécessité dans le passé, et la providence sur le présent. »
-Fabre d’Olivet
BIBLIOGRAPHIE :
« Le Quatorze de juillet 1789, fait historique en 1 acte et en vers », Paris, théâtre des Associés, juillet 1790
« Le Quatorze de juillet 1789, fait historique en 1 acte et en vers », Paris, théâtre des Associés, juillet 1790
« Toulon soumis, fait historique », opéra en un acte, Paris, théâtre national de l’Opéra, 4 mars 1794
« Le Sage de l’Indostan, drame philosophique en 1 acte et en vers », mêlé de chœurs de musique, Paris, Institut national des aveugles-travailleurs, thermidor an IV (1796)
« Azalaïs et le gentil Aimar », histoire provençale, traduite d’un ancien manuscrit provençal, Maradan, Paris, 1798
« Lettres à Sophie sur l’histoire » (2 vol., 1801). Réédition en un vol., précédée d'une introduction par Emmanuel Dufour-Kowalski. Collection Delphica, L’Âge d’homme, Lausanne, 2009
« Le Troubadour », poésies occitaniques (1803). Réédition : Lacour, Nîmes, 1997
« Notions sur le sens de l’ouïe en général, et en particulier sur la guérison de Rodolphe Grivel, sourd-muet de naissance en une série de lettres écrites par Fabre d’Olivet » (1811)
« Les Vers dorés de Pythagore, expliqués et traduits pour la première fois en vers eumolpiques français, précédés d’un Discours sur l’essence et la forme de la poésie, chez les principaux peuples de la terre » (1813). Réédition : L’Âge d’homme, Lausanne, 1991.
« La Langue hébraïque restituée et le véritable sens des mots hébreux rétabli et prouvé par leur analyse radicale, ouvrage dans lequel on trouve réunis » : (1) une dissertation sur l’origine de la parole ; (2) une grammaire hébraïque ; (3) une série de racines hébraïques ; (4) un discours préliminaire ; (5) une traduction en français des dix premiers chapitres du Sépher, contenant la Cosmogonie de Moyse (1815). Réédition : L’Âge d’homme, Lausanne, 1985.
« De l’état social de l’homme, ou Vues philosophiques sur l’histoire du genre humain, précédées d’une dissertation introductive sur les motifs et l’objet de cet ouvrage » (2 vol., 1822)
« Caïn, mystère dramatique en trois actes de lord Byron », traduit en vers français et réfuté dans une suite de remarques philosophiques et critiques (1823). Réédition : Slatkine, Genève, 1981
« Histoire philosophique du genre humain, ou L’homme considéré sous ses rapports religieux et politiques dans l’état social, à toutes les époques et chez les différents peuples de la terre, précédée d’une dissertation introductive sur les motifs et l’objet de cet ouvrage » (2 vol., 1824). Réédition : Éditions traditionnelles, Paris, 1966
« Le Retour aux beaux-arts », dithyrambe pour l’année 1824 (1824)
Publications posthumes
« La Musique expliquée comme science et comme art et considérée dans ses rapports analogiques avec les mystères religieux, la mythologie ancienne et l’histoire de la terre » (1896). Réédition : L’Âge d’homme, Lausanne, 1974
« La Vraie Maçonnerie et la céleste culture, texte inédit avec introduction et notes critiques par Léon Cellier, Presses universitaires de France », Paris, 1952 ; La Proue, Lausanne, 1973
« Mes souvenirs », Boumendil, Nice, 1977
« Miscellanea Fabre d’Olivet » (1). Oratorio à l’occasion de la fête du sacre et du couronnement de S.M. l’Empereur. Prédictions politiques. Idamore ou le Prince africain. Vers à mes amis pour le jour de ma fête, publié par Gilbert Tappa, Boumendil, Nice, 1978
« Miscellanea Fabre d’Olivet » (2). Antoine Fabre d’Olivet et les concours de l’Institut : Discours sur les avantages et les inconvénients de la critique littéraire. Dissertation sur le rythme et la prosodie des anciens et des modernes, publiés par Gilbert Tappa, Boumendil, Nice, 1982
« La Langue d’Oc rétablie dans ses principes », Steinfeld, Ganges, 1989
RÉFÉRENCES :
- Christian Anatole, Robert Lafont, « Nouvelle histoire de la littérature occitane », Paris, P.U.F., 1970.
- Léon Cellier et Jean-Claude Richard (éd.), Fabre d’Olivet (1767-1825) : « Contribution à l’étude des aspects religieux du romantisme », Nizet, Paris, 1953. Réédition : Slatkine, Genève, 1998
- Jean Pinasseau, « Lettres et documents inédits pour servir une biographie de A. Fabre d’Olivet », Issy-les-Moulineaux, 1931. Extrait du Bulletin de l’histoire du protestantisme,no 3, juillet-septembre 1931.
- Sédir, « Éléments d’hébreu, d’après la méthode de Fabre d’Olivet », Ollendorff, Paris, 1901.
- Valérie Van Crugten-André, « Les Aveugles dans la littérature française du xviiie siècle. Autour du Sage de l’Indostan de Fabre d’Olivet » in Voir, Ligue Braille (Belgique), no 18, mai 1999, p. 46-53.
- Philippe Gardy, « L’Exil des origines. Renaissance littéraire et renaissance linguistique en pays de langue d’oc aux xixe et xxe siècles », 2006
- Philippe Gardy, « L’Œuvre poétique occitane d’Antoine Fabre d’Olivet : sujet littéraire et sujet linguistique » in L’Occitanie Romantique, Actes du colloque de Pau, 1994, Annales de Littérature Occitane 3, CELO, Pau, 1997, p. 147-165.
- « Fabre d’Olivet (1767-1825), poète occitaniste, hébraïsant et théosophe », Revue La France latine, Revue d’études d’oc, no 138, 2004.
- « Fabre d’Olivet (1767-1825), poète occitaniste, hébraïsant et théosophe », Revue La France latine, Revue d’études d’oc, no 138, 2004.
- Georg Kremnitz, « Fabre d’Olivet reconsidéré », Revue Lengas, 18, 1985, p. 408-421.
- André Tanner (éd.), « Gnostiques de la révolution ». Tome II : Fabre d’Olivet, Egloff, Paris, 1946
OUVRAGES À CONSULTER :
- Le Sepher de Moïse, Version d’après Fabre d’Olivet.
- De l’état social de l’homme ou Vues Philosophiques 1 2, sur l’histoire du genre humain
- La Langue Hébraïque restituée 1 2, et le véritable sens des mots hébreux rétabli et prouvé par leur analyse radicale, ouvrage dans lequel on trouve réunis », Fabre d’Olivet.
Etteilla ou Manière de se recréer avec un jeu de cartes" Il créa aussi une école de magie pour laquelle il donnait des cours gratuits.
RépondreSupprimerPour plus d'informations : http://www.guide-voyancegratuite.fr/voyance.php