vendredi 15 mars 2013

LA KABBALE


La "Kabbale" (de l'hébreu קבלה "Qabbala", "réception", forme anglicisée écrite plutôt "Cabbale" ou "Qabale" en français) est une tradition ésotérique du judaïsme, présentée comme la « Loi orale et secrète » donnée par YHWH (Dieu) à Moïse sur le Mont Sinaï, en même temps que la « Loi écrite et publique » (la Torah).

Le Baal Hasoulam (Yéhouda Ashlag), kabbaliste du XXe siècle, en donne la définition suivante : « Cette sagesse n'est ni plus ni moins que l'ordre des racines, descendant à la manière d'une cause et de sa conséquence, selon des règles fixes et déterminées, s'unissant au nom d'un but unique et exalté, décrit par le nom "révélation de Sa Divinité à Ses Créatures en ce monde" ».

Georges Lahy définit la kabbale comme « la dimension interne de la Torah, correspondant au "sod" (la connaissance secrète) des quatre niveaux de l'intérieur de la Torah (connus sous le nom de pardès) ».

Selon ses adhérents, la compréhension intime et la maîtrise de la Kabbale rapprochent spirituellement l'homme de Dieu, ce qui confère à l'homme un plus grand discernement sur l'œuvre de la Création par Dieu. Outre des prophéties messianiques, la Kabbale peut ainsi se définir comme un ensemble de spéculations métaphysiques sur Dieu, l'homme et l'univers, prenant racine dans les traditions ésotériques du judaïsme.

Dans Morals And Dogma, Albert Pike déclare que la franc-maçonnerie est un produit de la kabbale. Le thème du kabbalisme a été en outre repris par nombre de nouveaux mouvements religieux, dont le Centre de la Kabbale qui connaît actuellement une certaine notoriété auprès des personnalités du show-business, dont la très emblématique Madonna, mais qui est dénoncé comme imposture par les rabbins traditionalistes.

Étymologie

Le mot "kabbale" ("Qabalah" en hébreu) signifie "réception" au sens le plus général, le terme est parfois interprété comme "tradition". Le Kabbaliste est donc celui qui a reçu (de l'hébreu קיבל "Qibel") la tradition. Le mot Kabbale ne désigne pas un dogme, mais un courant à l'intérieur du judaïsme et un état d'esprit.

Charles Mopsik rappelle la différence orthographique entre cabale et kabbale :

"La première graphie a été consacrée en français depuis plusieurs siècles alors que la seconde, importée de l'allemand, a été employée en France dans le but de distinguer la 'Cabale' des occultistes et autres mystériosophes douteux de la 'Kabbale' de la tradition juive authentique. Cette distinction graphique est devenue inutile depuis que 'Kabbale' a été adoptée par les occultistes précités."

Description générale

Toutes les religions ont un volet mystique ou ésotérique — accès direct à Dieu sans prêtre et/ou sans église constituée — mais l'originalité de la Kabbale réside dans son approche de la genèse par la voie mystique et la voie de la connaissance.

La Kabbale se veut un outil d'aide à la compréhension du monde en ce sens qu'elle incite à modifier notre perception du monde (ce que nous appelons "la réalité" malgré la subjectivité de notre perception). Pour ce faire, la Kabbale met à disposition de ses adeptes un diagramme synthétique : l'Arbre de la Vie ou des Sephiroth, et autres clés de lecture pour de multiples ouvrages, ainsi qu'un foisonnement de concepts (degrés de signification, contraction, etc.).


Elle propose ses réponses aux questions essentielles concernant l'origine de l'univers, le rôle de l'homme et son devenir. Elle se veut à la fois un outil de travail sur soi et un moyen d'appréhender d'autres systèmes de pensée.

La Kabbale, en tant que phénomène, est souvent comprise comme la mystique de la merkabah ; ainsi Scholem commence-t-il son énonciation de la Kabbale dans "Les Grands Courants de la Mystique Juive" par Hénoch et son cycle, par la mystique qui se développe autour de la vision d'Ézéchiel nommée "littérature des Palais" ou "hekhalot", la « mystique de la merkabah ».

Cette mystique se présente comme accès, en un voyage ascensionnel et intérieur, au cœur même du divin, au jardin de la science du Livre, au "Sod", quatrième terme du "Pardès". On lui associe tout ce qui est littérature apocalyptique — de l'apocalyptique juive.

Principaux textes :

- Le "Livre de la Création", "Sefer Yetsirah", le plus ancien texte écrit de la Kabbale attribué au patriarche Abraham.

- Le "Livre Clair" ou "de la Clarté", « Sefer Ha Bahir », texte complexe apparu au xiie siècle en Languedoc

- Le « Livre de la Splendeur », « Sefer Ha Zohar », le livre essentiel de la Kabbale écrit il y à environ 2000 ans par Rabbi Shimon bar Yohaï.

- « Littérature des Palais » ou « Écrits du Char Céleste », un ensemble de textes mystiques en hébreu ou en araméen écrits en Eretz Israël relatant des visions extatiques du "Char Céleste" ("Merkava"), des Cieux, des Anges et du Trône Divin dont la datation admise est comprise entre le IVe siècle et le VIIIe siècle.

Histoire

Origines

Les historiens sont divisés quant aux origines exactes de la Kabbale. Selon les sources de la Kabbale, celle-ci commence avec Adam, à qui est attribué le livre de l'ange Raziel. Puis le « Sefer Yetsira » (ou "Livre de la Formation"), l'ouvrage suivant selon la chronologie, est traditionnellement attribué au patriarche Abraham ainsi que le rapporte le Gaon de Vilna.

Ère talmudique

À cette époque, l'un des plus grands disciples de la Kabbale fut le rabbin Shimon bar Yohaï au IIe siècle.

Moyen Âge

Plusieurs livres importants sont écrits dans cette période...

Les premiers, en particulier le "Sefer Bahir" (ou "Livre de la clarté"), sont diffusés depuis les grandes académies rabbiniques du Languedoc (Lunel, Posquières) par des érudits de renom comme Rabad de Posquières (1120 - 1197) et Isaac l'Aveugle (1160 -1235). Le "Sefer Raziel", traditionnellement attribué à Adam, fut probablement compilé par Éléazar de Worms (1176-1238).

La Kabbale a connu un grand essor après la publication du "Sefer Zohar" (ou "Livre de la splendeur") par Moïse de Léon en 1286, maître livre qui rapporte, sous la forme d'une compilation de textes en araméen, l'enseignement de Shimon bar Yohaï jusqu'alors transmis par tradition orale.

Périodes moderne et contemporaine

La kabbale a connu un essor à partir du xvie siècle, avec Isaac Louria, connu sous le nom du "Ari" ("Le Lion"). Il offre dans son livre "Etz Haim" (L'Arbre de Vie) une explication en profondeur des dix sefirot, ainsi que des explications sur le livre du Zohar (notamment Idra Rabba).

À partir de cette période, de nombreux kabbalistes encouragèrent l'étude de la Kabbale, comme nous le rapporte Rabbi Azulai, dans son ouvrage Orh HaShemesh, « L'interdit jeté sur l'apprentissage de la Kabbale fut d'une durée limitée, jusqu'en 1490. Depuis 1540, il est nécessaire d'encourager tout le monde à s'intéresser au livre du Zohar, car ce n'est que par l'étude du Zohar que l'humanité parviendra à la rédemption spirituelle et la venue du Messie, et par conséquent, il est formellement interdit de ne pas étudier la Kabbale. »

Ainsi s'exprime également le rabbin Yehouda Ashlag, kabbaliste du début du XXe siècle : « Il n'y a pas d'autre moyen, pour la population en général, d'atteindre quelque élévation spirituelle et rédemption, que l'apprentissage de la Kabbale. C'est la méthode la plus simple et la plus accessible, ce qui n'est pas toujours le cas, en suivant d'autres parties de la Torah, où seuls quelques rares individus peuvent parvenir au but. » 

BIBLIOGRAPHIE :

André Benzimra, "Hermétisme et alchimie dans la Kabbale", Arché Milano, 2009.

Joseph Gikatilla, "Les portes de la lumière", traduction Georges Lahy, éditions Lahy, 2001.

Roland Goetschel, "La Kabbale", PUF, Collection Que Sais-Je ?, Paris, 1985 (6e édition : 2006)

Maurice-Ruben Hayoun, "La Kabbale", Paris, Ellipses, 2011 ;

Moshe Idel, "La Cabale, nouvelles perspectives", Le Cerf, 1998.

Moshe Idel, "Les kabbalistes de la nuit", éditions Allia, 2003.

Moshe Idel, "Les chemins de la Kabbale", Albin Michel, 2000.

Freys et Kœnigsberg, "Philosophia Càbbalistica", 1838.

Georges Lahy, "Dictionnaire encyclopédique de la Kabbale", éditions Lahy, 2005.

Patrick Lévy, "Le Kabbaliste. Rencontre avec un mystique juif", Pocket Spiritualité, 2004.

Charles Mopsik, "Chemins de la Cabale, Vingt-cinq essais sur la mystique juive", Éditions de l'éclat, Paris-Tel Aviv, 2004.

Charles Mopsik, Les Grands Textes de la cabale : Les rites qui font Dieu, éditions Verdier, Collection : Les Dix paroles, 666 pages, 1993. ISBN : 2-86432-161-0

Charles Mopsik, La Cabale, éd. Jacques Grancher, Paris, 1988 [traduction espagnole: El Ateneo-Lidiun, Buenos Aires, 1994; traduction polonaise: Varsovie, 2001].

Charles Mopsik, "Cabale et cabalistes", Paris, éditions Bayard, 1997; IIe éd. Albin Michel, Paris, 2003 [traduction italienne: Borla, Rome 2000].

Marc-Alain Ouaknin, "Mystères de la kabbale", éditions Assouline, 2002.

Marc-Alain Ouaknin, "Tsimtsoum, introduction à la méditation hébraïque", éditions Albin Michel 

Ferenc Rákóczy, "Dans la noix du monde", éditions L'Âge d'Homme, 2008.

Alexandre Safran, "La Kabbale", (en collaboration avec sa fille, Esther Starobinski-Safran, 1960)

Alexandre Safran, "Sagesse de la kabbale", 1986.

Gershom Scholem, "Les grands courants de la mystique juive", Payot, 2002.

Gershom Scholem, "La Kabbale et sa symbolique", traduit par Jean Boesse, éditions Payot, Collection : Petite Bibliothèque Payot, 2003.

Gershom Scholem, "La Kabbale : une introduction, origines, thèmes et biographies", préf. Joseph Dan, Paris, Cerf, "Patrimoines. Judaïsme", 1998.

Gershom Scholem, "Les Origines de la Kabbale", Paris, Aubier-Montaigne, "Pardès", 1966.

François Secret, "Les Kabbalistes chrétiens de la Renaissance", Dunod, 1964 ; rééd. Arma Artis, 1985.

Leo Strauss et Gershom Scholem, "Philosophie et cabale : correspondance 1933-1973", Paris-Tel Aviv, Éditions de l'Éclat, 2006.

Paul Vulliaud, La Kabbale Juive

Dominique Aubier, "Le Traité de la Connaissance ou la kabbale retrouvée", Editions universitaires, Paris, 1985

Dominique Aubier, "Le Logiciel kabbalistique et l'Absolu", film de Olivier Verges, 1h 45. 2009

Chaïm Wirszubski, "Pic de la Mirandole et la cabale", suivi de "Considérations sur l'histoire des débuts de la cabale chrétienne" par Gershom Scholem, traduit de l'anglais et du latin par Jean-Marc Mandosio, Paris-Tel Aviv, Éditions de l'Éclat, 2007.

Articles connexes :
(articles sur Wikipédia) :


OUVRAGE À CONSULTER :
(cliquez sur l'image du livre pour accéder au document)

"TAROT ET KABBALE", Samaël Aun Weor

Source : Wikipédia


La "Cabbale" Mère Égyptienne 


Une des définitions parmi les plus inspirées concernant la Cabbale (Kabbale, Qabbalah) nous vient du créateur de l'Archéomètre Saint-Yves d'Alveydre que Papus a reporté dans son livre : "La Cabbale".

Nous devons toujours à Saint-Yves d'Alveydre, que nous soit rapportée l'histoire du mystérieux schisme d'Irshou, qui n'est qu'une déclinaison terrestre du péché originel, pour ceux qui auront, grâce à leur 3ème Oeil, accès au sens Cachant de cette épopée.

Né le 26 mars 1842 d'une famille bretonne et catholique, Saint-Yves, après un baccalauréat de Lettres et un diplôme de Sciences entre à l'Ecole de Médecine navale de Brest, après avoir séjourner à Londres, la guerre de 1870 le ramène en France. Démobilisé, il entre au Ministère de l'Intérieur et entreprend alors de se perfectionner en Economie sociale. Son esprit curieux le conduit à cultiver l'art musical, les ordres d'architecture, les langues orientales, telle le sanskrit.

A la mort de son épouse en 1895, il ressent comme une blessure dont la cicatrice ne se refermera jamais. Il se retire à Versailles et se consacre dans la solitude à l'élaboration de "l'Archéomètre", ce qui lui demandera.

Sur la tradition cabalistique voici la lettre du Marquis de St-Yves d'Alveydre à Papus 10 janvier 1901
(Lettre figurant dans l'ouvrage de Papus : "La Cabbale")


"Mon cher Ami,

Je me fais un vrai plaisir de répondre à votre bonne lettre. Je n'ai rien à ajouter à votre remarquable livre sur la Cabbale juive. Il est classé au premier rang par l'appréciation si éminente et si méritée qu'en a faite le regretté M. Franck, de l'Institut, l'homme le plus autorisé à porter un jugement sur ce sujet.

Votre oeuvre complète la sienne, non seulement quant à l'érudition, mais aussi quant à la bibliographie et à l'exégèse de cette tradition spéciale ; et encore une fois, je crois ce beau livre définitif.

Mais, sachant mon respect pour la tradition, et, en même temps, mon besoin d'universalité et de vérification par tous les procédés des méthodes actuelles, connaissant en outre les résultats de mes travaux, vous ne craignez pas que j'élargisse le sujet, et, au contraire, vous voulez bien me le demander.

Je n'ai, en effet, accepté que sous bénéfice d'inventaire les livres de la cabbale juive, quelque intéressants qu'ils soient. Mais l'inventaire une fois fait, mes recherches personnelles ont porté sur l'universalité antérieure d'où procèdent ces documents archéologiques, et sur le principe ainsi que sur les lois qui ont pu motiver ces faits de l'esprit humain.

Chez les juifs, la cabbale provenait des Kaldéens par Daniel et Esdras.

Chez les Israélites antérieurs à la disparition des dix tribus non juives, la Cabbale provenait des Egyptiens, par Moïse.

Chez les Kaldéens comme chez les Egyptiens, la cabbale faisait partie de ce que toutes les Universités métropolitaines appelaient la Sagesse, c'est-à-dire la synthèse des sciences et des arts ramenés à leur principe commun. Ce Principe était la Parole ou le Verbe.

Un précieux témoin de l'antiquité patriarcale prémoïsiaque déclare cette sagesse perdue ou bouleversée 3.000 ans environ avant Notre-Seigneur. Ce témoin est Job et l'antiquité de ce livre est autologiquement signé par la position des constellations qu'il mentionne : « Qu'est devenue la Sagesse, où donc est-elle ? » dit ce saint patriarche.

Dans Moïse, la perte de l'unité antérieure, le démembrement de la Sagesse patriarcale, sont indiqués sous le nom de division des Langues et d'Ere de Nimrod. Cette époque Kaldéenne correspond à celle de Job.

Un autre témoin de l'Antiquité patriarcale est le Brahmanisme. Il a conservé toutes les traditions du passé superposées comme les différentes couches géologiques de la terre. Tous ceux qui l'ont étudié au point de vue moderne ont été frappés et de ses richesses documentaires et de l'impossibilité où sont leurs possesseurs de les classer d'une manière satisfaisante, tant au pont de vue chronologique, qu'au point de vue scientifique. Leurs divisions en sectes brahmaniques, vishnavistes, sivaïstes, pour ne parler que de celles-là, ajoutent encore à cette confusion.

Il en est pas moins vrai que les brahmes du Népal font remonter au commencement du Kaly-Youg la rupture de l'antique universalité et de l'unité primordiale des enseignements.

Cette synthèse primitive portait, bien avant le nom de Brahma, celui d'Ishva-Ra, Jésus-Roi : Jesus Rex Patriarcharum, disent nos litanies."


(Lettre figurant dans l'ouvrage de Papus : "La Cabbale", suite II)


"C'est à cette synthèse primordiale que Saint Jean fait allusion au commencement de son Evangile ; mais les Brahmes sont loin de se douter que leur Isoua-Ra est Jésus, Roi de l'Univers, comme Verbe Créateur et Principe de la Parole humaine. Sans cela, ils seraient tous chrétiens.

L'oubli de la Sagesse Patriarcale d'Ishva-Ra date de Krishna, le fondateur du brahmanisme et de sa Trimourti. Là encore, il y a concordance entre les Brahmes, Job et Moïse, quant au fait et quant à l'époque.

Depuis ce temps babélique, aucun peuple, aucune race, aucune Université, n'a plus possédé qu'à l'état de débris fragmentaires l'ancienne Universalité des connaissances divines, humaines et naturelles, ramenées à leur Principe : le Verbe-Jésus. Saint Augustin désigne sous le nom de Religio vera cette Synthèse primordiale du verbe.

La Cabbale rabbinique, relativement récente comme rédaction, était connue de fond en comble dans ses sources écrites ou orales par les adeptes juifs du premier siècle de notre ère. Elle n'avait certainement pas de secret pour un homme de la valeur et de la science de Gamaliel. Mais elle n'en avait pas non plus pour son premier et prééminent disciple, saint Paul, devenu l'apôtre du Christ ressuscité.

Or, voici ce que dit saint Paul, 1er épître aux Corinthiens, chapitre II, versets 6,7,8 :

« Nous prêchons la Sagesse aux parfaits, non la Sagesse de ce monde, ni des princes de ce monde qui se détruisent ;

Mais nous prêchons la Sagesse de Dieu, renfermée dans son Mystère ; Sagesse qui était demeurée cachée, que Dieu, avant tous les siècles, avait prédestinée et préparée pour notre gloire ;

Qu'aucun des princes de ce monde n'a connue ; car s'ils l'eussent connue, ils n'eussent jamais crucifié le Seigneur de la Gloire. »

Toutes ces paroles sont pesées comme l'or et du diamant au carat, et il n'en est pas une qui ne soit infiniment précise et précieuse. Elles proclament l'insuffisance de la Cabbale juive.

Ayant ainsi éclairé l'Universalité de la question qui vous intéresse, concentrons cette lumière sur ce fragment néanmoins précieux de la Sagesse antique, qu'est ou que peut être la Cabbale juive.

Avant tout, précisons le sens du mot Cabbale.

Ce mot a deux sens, selon qu'on l'écrit, comme les Juifs, avec le « Q », c'est-à-dire avec la vingtième lettre de l'alphabet assyrien, celle qui porte le nombre 100, ou avec le « C », la onzième lettre du même alphabet, celle qui porte le nombre 20.

Dans le premier cas, le nom signifie Transmission, Tradition, et la chose reste ainsi indécise ; car tant vaut le transmetteur,tant vaut la chose transmise ; tant vaut le traditeur, tant vaut la tradition.

Nous croyons que les Juifs ont transmis assez fidèlement ce qu'ils ont reçu des savants Kaldéens, avec leur écriture et la refonte des livres antérieurs par Esdras, guidé lui-même par le grand Maître de l'Université des Mages de Kaldée, Daniel. Mais au point de vue scientifique, cela n'avance pas la question. Elle n'en est que reculée à un inventaire des documents assyriens et ainsi de suite jusqu'à la source primordiale. Dans le second cas, Ca-Ba-La signifie la Puissance des XXII, CaBa, puisque C = 20, puisque B = 2.

Mais alors, la question est résolue exactement, puisqu'il s'agit du caractère scientifique attaché dans l'antiquité patriarcale aux alphabets de vingt-deux lettres numérales.

Faut-il faire de ces alphabets un monopole de race, en les appelant sémitiques ? Peut-être, si c'est réellement un monopole, non dans le cas contraire.

Or, d'après mon investigation des alphabets antiques de Ca-Ba-La, de XXII lettres, le plus caché, le plus secret qui a très certainement servi de prototype, non seulement à tous les autres du même genre, mais aux signes védiques et aux lettres sanscrites, est un alphabet aryen. - C'est celui que j'ai été si heureux de vous communiquer, et je le tiens moi-même de Brahmes éminents qui n'ont jamais songé à m'en demander le secret.

Il se distingue des autres dits sémitiques en ce que ses lettres sont morphologiques, c'est-à-dire parlant exactement par leurs formes, ce qui en fait un type absolument unique. De plus, une étude attentive m'a fait découvrir que ces mêmes lettres sont les prototypes des signes zodiacaux et planétaires, ce qui est aussi de toute importance.

Les Brahmes nomment cet alphabet Vattan ; et il semble remonter à la première race humaine, car, par ses cinq formes mères rigoureusement géométriques, il se signe de lui-même, Adam, Eve et Adamah.

Moïse semble le désigner dans le verset 19 du chapitre II de son Sépher Barashith. De plus, cet alphabet s'écrit de bas en haut, et ses lettres se groupent de manière à former des images morphologiques ou parlantes. Les pandits effacent ces caractères sur l'ardoise, dès que la leçon des gourous est finie. Ils l'écrivent aussi de gauche à droite, comme le sanscrit, donc à l'européenne. Pour toutes les raisons précédentes, cet alphabet prototype de tous les Kaba-lim appartient à la race aryenne.

On ne peut donc plus donner aux alphabets de ce genre le nom de sémitiques, puisqu'ils ne sont pas le monopole des races qu'on nomme ainsi, à tort ou à raison.

Mais on peut et on doit les appeler schématiques. Or le schéma ne signifie pas seulement signe de la Parole, mais aussi Gloire. C'est à cette double signification qu'il faut faire attention, en lisant le passage ci-dessus de saint Paul.

Elle existe aussi dans d'autres langues comme le slavon. Par exemple, l'étymologie du mot slave est slovo et slava qui signifie parole et gloire.

Ces sens portent déjà haut. Le sanscrit va corroborer cette altitude. Sama qu'on retrouve aussi dans les langues d'origineceltique, signifie similitude, identité, proportionnalité, équivalence, etc.

Le mot Cabbale, tel que nous le comprenons, signifie l'Alphabet des XXII Puissances, ou la puissance de XXII Lettres de cet Alphabet. Ce genre d'alphabets a un prototype aryen ou japhétique. Il peut être désigné, à bon droit, sous le nom d'alphabet de la Parole de Gloire.

Parole et Gloire ! Pourquoi ces deux mots sont-ils rapprochés dans deux langues antiques aussi distantes que le slavon et le Kaldéen ? Cela tient à une constitution primordiale de l'Esprit humain dans un Principe commun, à la fois scientifique et religieux : le Verbe, la Parole cosmologique et ses Equivalents.

Jésus, dans Sa dernière prière si mystérieuse, jette en cela comme en tout, une lumière décisive sur le mystère historique qui nous occupe ici :

« O Père ! Couronne-moi de la Gloire que j'ai eue avant que ce Monde ne fût ! »

Le Verbe incarné fait allusion en cela à Son oeuvre, à Sa création directe comme Verbe créateur, Création désignée sous le nom de Monde divin et éternel de la Gloire prototype du Monde astral et temporel, créé par les Alahim sur ce modèle incorruptible.

Que le Principe créateur soit le Verbe, l'Antiquité n'a sur ce point qu'une voix unanime. Parler est créer y sont synonymes dans toutes les langues.

Chez les Brahmes, les documents antérieurs au culte de Brahma représentent ISOu-Ra, Jésus-Roi, comme le Verbe créateur.

Chez les Egyptiens, les livres d'Hermès-Trismégistes disent la même chose ; et OShI-Ri est Jésus-Roi lu de droite à gauche.

Chez les Thraces, Orphée, initié aux Mystères d'Egypte vers la même époque que Moïse, avait écrit un livre intitulé : le Verbe divin.

Quant à Moïse même, le Principe est le premier mot et le sujet de la première phrase de son Sépher. Il n'y s'agit pas de Dieu dans son Essence, IHOH, qui n'est nommé que le septième jour, mais de Son Verbe, créateur de l'Hexade divine : BaRa-Shith. - Bara signifie parler et créer ; Shith signifie Hexade. En sanscrit mêmes signification : BaRa-Shath.

Ce mot BaRa-Shith a donné lieu à des discussions sans nombre. Saint Jean l'arbore comme Moïse, dès le commencement de son Evangile, et dit, en Syriaque, langue cabalistique de XXII lettres : « Le principe est le Verbe ». Jésus avait dit : « Je suis le Principe. »

Le sens exact est ainsi fixé par jésus même corroborant toute l'Universalité antérieure prémoïsiaque.

Ce qui précède explique que les Université véritablement antiques considéraient le Verbe créateur comme l'Incidence dont la Parole humaine est la Réflexion exacte, quand le processus alphabétique emboîte exactement le Planisphère du Kosmos.

Le processus alphabétique, armé de tous ses équivalents, représente alors le monde éternel de la Gloire : et le processus cosmique représente le monde des cieux astraux.

C'est pourquoi le Roi-Prophète, écho de toute l'Antiquité patriarcale, dit : Coeli enarrant Dei Gloriam. Ou en français : Lemonde astral raconte le monde de la Gloire divine. L'Univers invisible parle à travers le visible.

Restent ici deux choses à déterminer :

1° le processus cosmique des écoles antiques ;

2° celui des alphabets correspondants.

Pour le premier point, III formes mères : le centre, le rayon ou diamètre et le cercle ; XII signes involutifs ; VII signes évolutifs.

Pour le second point, auquel les anciens accordaient le premier rang : III lettres constructives ; XII involutives ; VII évolutives.

Dans les deux cas :

III + XII + VII = XXII = CaBa.

Prononciation de :

C = 20, B = 2, total 22, C.Q.F.D.

Les alphabets de vingt-deux lettres correspondaient donc à un Zodiac solaire ou solaro-lunaire, armé d'un septenaire évolutif.

C'étaient les alphabets schématiques.

Les autres, suivant la même méthode, devenaient par 24 lettres les horaires des précédentes ; par 28 lettres leurs lunaires ; par 30, leurs mensuels solaro-lunaires ; par 36, leurs décaniques, etc.

Sur les alphabets de vingt-deux lettres, la Royale, l'Emissive de l'aller, la Rémissive du retour, était l'I ou Y ou J ; et, posée sur le premier triangle équilatéral inscrit, elle devait former autologiquement, avec deux autres, le nom du Verbe et de jésus IshVa-(Ra), OshI-(Ri).

Au contraire, tous les peuples qui ont embrassé le schisme naturaliste et lunaire ont pris pour Royale la lettre M, qui commande le deuxième trigone élémentaire.

Tout le système védique, puis brahmanique, a été ainsi réglé après coup, par Krishna, à partir du commencement du Kaly-Youg. Telle est la clef du Livre des guerres de IÊVÊ, guerres de la Royale I ou Y contre l'usurpatrice M.

Vous avez vu, mon cher ami, les preuves toutes modernes, c'est-à-dire de simple observation et d'expérimentation scientifique par lesquelles la tradition la plus antique a été à la fois rétablie et vérifiée par mes travaux. Je ne dirai donc ici que le strict nécessaire à l'élucidation du fait historique de la Cabbale.

D'après les patriarches qui ont précédés, les Brahmes ont divisé les langues humaines en deux grands groupes : 

1° Devanagaries, langues de cité céleste ou de civilisation ramenée au Principe cosmologique divin.

2° Pracrites, langues de civilisations sauvageonnes ou anarchiques. Le sanscrit est une langue Dévanagar, de quarante-neuf lettres ; le Vède également, avec ses quatre-vingt lettres ou signes dérivés du point de l'AUM, c'est-à-dire de la lettre M.

Ces deux langues sont cabalistiques dans leur système particulier, dont la lettre M forme le point de départ et de retour. Mais elles ont été, dès leur origine et demeurent jusqu'à nos jours, articulées sur une langue de temple de vingt-deux lettres, dont la Royale primitive est l'I.

Toutes rectifications deviennent possibles et faciles, grâce à cette clef, aux plus grands triomphe et gloire de jésus, Verbe de IÊVÊ, autrement dit la Synthèse primordiale des premiers Patriarches.

Les brahmes actuels prêtent à leur alphabet de vingt-deux lettres une vertu magique ; mais ce mot n'a d'autre significationpour nous que superstition et ignorance.

Superstition, décadence et super-station d'éléments archéologiques et de formules plus ou moins altérées, mais qu'une étude approfondie peut quelquefois, comme c'est ici le cas, rattacher à un enseignement antérieur, scientifique et conscient, et non métaphysique ni mystique.

Ignorance plus ou moins grande des faits, des lois et du principe qui ont motivé cet enseignement primordial.

Du reste, l'école lunaire védo-brahmanique n'est pas la seule où la science et sa synthèse solaire, la religion du Verbe, soient dégénérées en magie. Il suffit d'explorer un peu l'universalité terrestre à partir de l'époque babélique, pour voir une décadence croissante attribuer de plus en plus aux alphabets antiques un caractère superstitieux et magique.

De la Kaldée à la Thessalie, de la Scythie à la Scandinavie, des Kouas de FO-HI et des Musnads de l'antique Arabie aux Runes des Varaighes, on peut observer la même dégénérescence.

La vérité, en cela comme en tout est infiniment plus merveilleuse que l'erreur, et vous connaissez, cher ami, cette admirable vérité.

Enfin, comme rien ne se perd dans l'Humanité terrestre pas plus que dans le Kosmos tout entier, ce qui a été est encore, et témoigne de l'antique universalité dont parle saint Augustin dans ses Rétractations.

Les Brahmes cabalisent avec les quatre-vingts signes védiques, avec les quarante-neuf lettres du sanscrit dévanagari, avec les dix-neuf voyelles, semi-voyelles et diphtongues, c'est-à-dire toute la massore de Krishna surajoutée par lui à l'alphabet vattan ou adamique. Les Arabes, les Persans, les Soubbas cabalisent avec leurs alphabets lunaires de vingt-huit lettres, et les Marocains avec le leur ou Koreïsh.

Les Tartares mandchoux cabalisent avec leur alphabet mensuel de trente lettre. Même observations à faire chez les Thibétains, chez les Chinois, etc ; mêmes réserves quant aux altérations de la Science antique des équivalents cosmologiques de la Parole.

Reste à savoir dans quel ordre ces XXII équivalents doivent être fonctionnellement rangés sur la planisphère du Kosmos.

Vous avez sous les yeux, cher ami, le modèle conforme à celui qui a été légalement déposé sous le nom d'archéomètre.

Vous savez que les clefs de cet instrument de précision, à l'usage des hautes études, m'ont été données par l'Evangile, par certaines paroles très précises de Jésus, à rapprocher de celles de saint Paul et de saint Jean.

Permettez-moi maintenant de me résumer en aussi peu de mots que possible.

Toutes les Universités religieuses, asiatiques et africaines, munies d'alphabets cosmologiques, solaires, solaro-lunaires, horaires, lunaires, mensuels, etc., se servent de leurs lettres d'une manière cabalistiques.

Qu'il s'agisse de Science pure, de Poésie interprétant la Science ou d'Inspiration divine, tous les livres antiques, écrits dans des langues dévanagaries et non pracrites, ne peuvent être compris que grâce à la cabbale de ces langues.

Mais celles-ci doivent être ramenées aux XXII équivalents schématiques, et ceux-là à leurs positions cosmologiques exactes.

La cabbale des Juifs est donc motivée par toute la constitution antérieure de l'Esprit humain ; mais elle a besoin d'être archéométrée, c'est-à-dire mesurée par son Principe régulateur contrôlée sur l'Instrument de précision du Verbe et de sa Synthèse primordiale.

Je ne sais, cher ami, si ces pages répondront à votre affectueuse attente. Je n'ai pu qu'y résumer des chapitres entiers en quelques lignes.

Veuillez donc en excuser les imperfections, et ne voir, dans ce qui précède, qu'un témoignage de ma bonne volonté et de ma vieille amitié."


- Saint-Yves.


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"LA CABBALE TRADITION SECRÈTE DE L’OCCIDENT", Papus 

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