vendredi 4 janvier 2013

SECRETS DES RÉCITS INITIATIQUES


LES RÉCITS INITIATIQUES
(Légendes, Fables, Contes, Romans, etc...)

Le récit initiatique est un type de récit où l'on suit l'évolution, positive ou négative, d'un personnage vers la compréhension du monde ou de lui-même. Ils se rencontrent le plus fréquemment dans les contes, mais aussi en roman (avec le roman d'apprentissage) et dans les mangas.

Origine

Les récits initiatiques sont inspirés des initiations, qui forment « un ensemble de rites et d'enseignements oraux qui a pour but la modification radicale du statut religieux et social de la personne initiée ».

Ces initiations sont notamment symbolisées par les rites de passage établis par un certain nombre de sociétés anciennes, et abondamment étudiés par Arnold van Gennep.

Le rite de passage possède une dimension symbolique et met souvent en scène un passeur (Merlin, et par exemple Gandalf dans la littérature) mais le héros peut jouer lui-même le rôle du passeur. Le récit initiatique peut également être mit en relation avec l'alchimie, qui met en scène la transformation de soi à travers la parabole de la purification des métaux.

Description

L'une des grandes caractéristiques du récit initiatique est de présenter un certain nombre d'épreuves et d'obstacles qui se déroule sur un temps assez long, et implique souvent des souffrances dont le personnage doit triompher et sortir « grandi ». Le personnage en sort toujours transformé dans sa façon de penser et/ou d'agir, positivement ou négativement. En effet, les personnages « méchants ou mauvais » peuvent également avoir suivi des initiations qui les ont conduit à penser et agir d'une certaine façon.

Roman d'apprentissage

Le roman d'apprentissage, roman de formation ou roman initiatique est un genre littéraire romanesque né en Allemagne au XVIIIe siècle (à ne pas confondre avec le roman de jeunesse). En allemand, le roman de formation est nommé Bildungsroman. Ce terme est dû au philologue allemand Johann Carl Simon Morgenstern qui voyait dans le Bildungsroman « l'essence du roman par opposition au récit épique ». Un roman d'apprentissage a pour thème le cheminement évolutif d'un héros, souvent jeune, jusqu'à ce qu'il atteigne l'idéal de l'homme accompli et cultivé.

Le héros découvre en général un domaine particulier dans lequel il fait ses armes. En réalité, c'est une conception de la vie en elle-même qu'il se forge progressivement. En effet, derrière l'apprentissage d'un domaine, le jeune héros découvre les grands événements de l'existence (la mort, l'amour, la haine, l'altérité, pour prendre quelques exemples).

Ainsi, dans L'Éducation sentimentale (Flaubert, 1869), le jeune Frédéric connaît les premiers émois de l'amour : et réfléchissant sur les sentiments qu'il porte pour Mme Arnoux, Frédéric se construit une idée de l'existence.

Le roman d'apprentissage est un roman qui décrit la maturation du héros. Il part naïf, crédule et traverse des obstacles ou épreuves, afin de mûrir et d'en tirer une leçon...

Quant aux Romans et Récits Initiatiques, aussi surnommés « Romans d’apprentissage », ou encore « Romans Philosophiques » les mêmes termes sont utilisé aussi indifféremment pour les récits, les contes, les fables, etc...), il y en a certain à considérer comme des incontournables, parmi ceux-ci, en voici quelques-uns parmi les plus importants.

L'Odyssée (Homère, VIIIe siècle av. J.-C)
Don Quichotte de la Mancha, de Cervantes 1605-1615
Les Aventures de Télémaque (Fénelon, 1699)
Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister (Goethe, 1795-1796)
Le Rouge et le Noir (Stendhal, 1830)
Lucien Leuwen (Stendhal, 1834)
La Chartreuse de Parme (Stendhal, 1839-1842)
La Maison du chat-qui-pelote (Honoré de Balzac, 1830)
Le Père Goriot (Honoré de Balzac, 1835)
Illusions perdues (Honoré de Balzac, 1836-1843)
Jane Eyre (Charlotte Brontë, 1847) ;
David Copperfield (Charles Dickens, 1849-1850)
Le Roman de la Momie (Théophile Gautier 1858)
Le Capitaine Fracasse (Théophile Gautier 1863)
Dominique (Eugène Fromentin, 1863)
Alice au Pays des Merveilles (Lewis Carroll, 1865)
L'Éducation Sentimentale (Gustave Flaubert, 1869)
Le Double (Dostoïevski 1846)
L'Adolescent (Fiodor Dostoïevski, 1875)
Le Rêve d'un homme ridicule (Dostoïevski 1877)
Les Aventures de Tom Sawyer (Mark Twain, 1876)
L'Enfant, Le Bachelier, L'Insurgé. (Jules Vallès, 1878)
Bel-Ami (Guy de Maupassant, 1885)
Jean-Christophe (Romain Rolland, 1904-1912)
Demian (1919), Narcisse et Goldmund (1930) (Hermann Hesse)
La Montagne magique (Thomas Mann, 1924)
À l'Ouest rien de nouveau (E.M. Remarque, 1929)
Mort à Crédit (Louis-Ferdinand Céline, 1936)
La Pêche Miraculeuse (Guy de Pourtalès, 1937)
Éducation européenne (Romain Gary, 1945)
Le Baron Perché (Italo Calvino, 1957)
Ne tirez pas sur l'Oiseau Moqueur (Harper Lee, 1960)
Vendredi ou les Limbes du Pacifique (Michel Tournier, 1967)
Le Monde selon Garp (John Irving, 1978)
L'Étudiant Étranger (Philippe Labro, 1986)
Vis-à-Vis (Félix Picard, 1988)
L'Alchimiste (Paulo Coelho, 1988)
Veronika décide de mourir (Paulo Coelho, 1998)
Balzac et la Petite Tailleuse chinoise (Dai Sijie, 2000)


L'ASPECT "INITIATIQUE" DES CONTES ET LÉGENDES


Les écoles de mystère font prendre conscience de la présence de l’homme originel endormi au fond du cœur. Il est assoupi depuis si longtemps que nous avons oublié sa présence. Parfois cependant, une émotion l’éveille, ouvrant une voie permettant d’entendre un instant sa voix. Parmi toutes les formes de l’art des hommes, la poésie et la musique portent directement la parole de cet être mystérieux et secret, mais d’autres chemins mènent à lui.

Depuis toujours, les enseignements ésotériques nous révèlent sa présence et sa nature véritable. Ils dévoilent progressivement aux initiés quel est le sens des vieux mythes et des antiques traditions, expliquant ce que signifient les fables et les légendes venues vers nous du fond des âges. Beaucoup des histoires et des contes traditionnels contiennent une même révélation adaptée au lieu du récit, à la civilisation du moment, ou à la qualité de l’auditeur.

On la trouve même dans les vieux contes de fées. Celui de la Belle au Bois Dormant, par exemple, raconte dans un langage pour enfants comment l’âme admirable, endormie depuis si longtemps dans le donjon d’orgueil, au cœur de la forêt d’épines de tous les dangers de la vie terrestre, peut être un jour éveillée par le baiser d’amour du prince audacieux, le chercheur de vérité. Et l’histoire de Peau d’âne est construite sur le même schéma général.

De tous temps, donc, le même message initiatique est délivré aux chercheurs spirituels en usant des moyens divers disponibles dans les conditions et possibilités de l’époque. On a utilisé des allégories littéraires (la caverne de Platon), des légendes (les Chevaliers de la Table ronde), des contes, (comme celui de la Belle au bois dormant), des fabliaux philosophiques (Contes soufis). Et certains films actuels, (Truman Show, Matrix, etc..), tentent de le faire.

Dans le conte de l’Oasis, un maître accompagné de son disciple traverse le désert. Ils aperçoivent une oasis. Le maître s’assied et dit. Je vais me reposer ici, mais toi, va jusqu’à l’oasis et apporte moi à boire. Le disciple va vers l’eau et rencontre une jolie fille. Il tombe amoureux, l’épouse, lui fait des enfants et vit une longue vie. Il se souvient un jour du maître laissé au désert et va pour enterrer ses os. Le maître l’attend encore et dit. M’apporte-tu à boire ?

Beaucoup de ces récits ne sont pas inventés simplement pour distraire. Ils nous transmettent une image symbolique menant à la révélation initiatique enseignée par la sagesse traditionnelle. Ils représentent notre destin car nous recherchons tous notre double intérieur et secret. Et dans le château clos de notre cœur égoïste, une créature merveilleuse attend toujours le prince intrépide que nous pouvons être pour qu’enfin, d’un baiser, il l’éveille.

Avant de développer un peu plus des idées, je voudrais évoquer les travaux de Mircea Eliade. Ce chercheur, (1907 + 1986), est l'un des fondateurs de l'histoire moderne des religions. Au centre de l'expérience religieuse de l’homme, Eliade situe la notion du « sacré ». Il nous dit que la fonction du mythe est de donner une signification au monde et à l'existence humaine. Grâce au mythe, le monde se laisse enfin saisir en tant que cosmos parfaitement intelligible.

Considéré comme littérature d’amusement, dit Eliade, le conte merveilleux contient un scénario d’initiation avec ses épreuves typiques, la lutte contre le monstre, les travaux impossibles, le mariage avec la princesse. Il implique une sorte de mort et de résurrection. L’initiation est renvoyée dans l’imaginaire. Cependant, dans la psyché profonde, les scénarios initiatiques conservent leur fonction et continuent d’opérer des mutations dans la conscience moderne.

Cette citation permet d’aborder les aspects un peu techniques de la structure habituelle d’un conte, sachant aussi qu’ils ne sont pas tous initiatiques. Ordinairement, le récit ou la fable pédagogique comporte quatre parties : un exposé de la situation, une montée de l’action, une chute surprenante, et une morale. C’est une structure rédactionnelle assez classique. Le conte, initiatique ou pas, ne comporte que trois phases, la morale en étant rarement exploitée.

L’enseignement qu’on tire d’une fable est immédiatement utilisable. Le conte est distrayant. Mais lorsqu’il est initiatique, son rôle est différent. Il prépare l’auditeur à l’initiation à venir. En cette attente, le récit doit être simplement mémorisé. Comme un conte ordinaire, il raconte l’aventure émouvante de personnages sympathiques dans des situations étonnantes. La mémoire est stimulée car le lecteur est ravi. Survient alors parfois l’instant de l’initiation.

Il est difficile de devenir adulte. Impliquant mort et résurrection, l’initiation peut être pénible. Le conte initiatique aussi, meurt et ressuscite. La révélation du sens anéantit la magie du récit féerique et ses aimables personnages. L’intelligence initiale du conte merveilleux est alors à jamais perdue, mais la contre partie de la perte est l’annonce merveilleuse de la résurrection. La Belle devient l’Âme endormie et le Maître soufi est l’Homme Éternel des origines.

Dans le passé, l’initiation revenait probablement à un mentor familier. Les temps ont changé, et les contenus ésotériques s’estompent... Quand manque l’initiateur, c’est aux chercheurs de redécouvrir, par eux-mêmes, le sens caché des récits merveilleux.

Je vous invite donc à lire et méditer des contes... En tant que chercheurs de vérités, il nous appartient d’en découvrir, de nous-mêmes, toutes les significations et les enseignements cachés...

Je vous propose entre autre de lire un conte que je considère parmi les plus ultimes du point de vu initiatique... Il s’agit du « Petit Prince » de Saint-Exupéry (dont toute l’œuvre est ni plus ni moins initiatique). D’ailleurs, je consacrerai plusieurs articles concernant l’œuvre de Saint-Exupéry...

SUR LE CHEMIN DU BONHEUR... 
Avec le Petit Prince, Jonathan Livingston le Goéland et tous les autres héros des contes...


Dans toutes les sociétés traditionnelles, des danses, des peintures rituelles, des épreuves initiatiques, des dictons, des proverbes, des litanies répétées, des récits et des légendes édifiantes assuraient, quotidiennement ou cycliquement, l'évolution heureuse de l'individu, sa saine progression à travers les obstacles de son existence, son bien-être constant; nombreux sont les chercheurs à avoir noté avec méthode ce système d'enseignement, de Mircéa Eliade, en ce qui concerne les aborigènes australiens, à Paul Diel pour les mythes grecs, en passant par toutes les études sur les civilisations traditionnelles et leurs religions... 

Les histoires transmises et répétées aux époques cruciales de la vie, tout comme en temps de festivités, tendaient à incruster, dans le mental de l'enfant ou de l'adulte, des modèles - toutes les possibilités de situations, tous les "problèmes" existentiels y inscrivant leur déroulement et leur conclusion harmonieuse. Peu nombreux, en effet, les schémas dans lesquels nous pouvons retrouver toutes nos aventures! 

Une règle du Jeu : il suffisait de suivre leurs conseils tacites ou soulignés d'une phrase-clef, leurs lignes de conduite, pour se sortir avec justesse et sans contre-coup désastreux de toutes situations difficiles... Conditionnement, certes, cette méthode d'enseignement, mais moins dangereux que l'autre qui, né de la fantaisie orgueilleuse, de fantasmes mortifères et d'idiosyncrasies destructrices, ne fournit que des modèles torturés, des visions pessimistes, des issues catastrophiques! 

Mieux nos anciens Contes de fées et les Héros des mythologies, par exemple, que les faits-divers des journaux, les conseils "immoraux" ou les angoisses supposées fatales et sans remèdes des romans (car les modèles d'une civilisation perturbée, donc dénaturée, ne peuvent engendrer que plus encore d'erreurs vitales). Une règle du jeu existait donc, permanente, pour les habitants d'une région, d'une planète donnée: 
le Jeu de la Mère "Loi", comme l'orthographiait l'alchimiste Fulcanelli...

Et cependant, malgré cela toutes ces sociétés périclitèrent... Faut-il incriminer leurs techniques culturelles? Non! Seulement l'être humain dont le propre est de n'en faire qu'à sa tête - son soi-disant libre-arbitre - et d'ériger ses lois personnelles aux courtes vues contre les lois éternelles et parfaites transmises ainsi; et ce, sans se remettre véritablement en question, en dépit des conséquences de ses idéaux. Mais sans nul doute s'effritèrent-elles moins rapidement, nos sociétés, grâce à ces mythologies de la Tradition... Toujours identique, le Chemin: de siècle en siècle, chaque peuple en réajustait la trame aux images de son époque... et ceci est très nettement visible pour qui compare les contes de diverses sociétés: universels en sont les messages, les scénarios; seuls en changent les interprètes et les décors: ici un empereur (Chine), là un roi, des bergers, des lutins (France), là des marchands, des princes, des vizirs (Perse), ici des bédouins, des marabouts (Sahara), là des lions, des chacals et autres animaux (Maghreb, Indonésie), ici des Magiciens (Egypte ancienne)... 

De là naquirent entre autres, mais plus anonymes comme jadis, des récits édifiants au déploiement mondial : Le Singe Pélerin (Orient), Le Voyage du Pélerin de Bunyan (1658), La Reine des Fées de Spencer (1590), les Récits d'un Pèlerin Russe (1870), l'Oiseau Bleu de Maeterlinck (1925) et à notre époque : Siddharta de Hermann Hesse, le Petit Prince de Saint Exupéry et Jonathan Livingston le Goëland de Richard Bach..., contes philosophiques, si l'on emploie cet adjectif dans son sens réel: amoureux de la sagesse. Une unique technique leur est commune: des évènements extraordinaires transportent l'auditeur (ou le lecteur) hors de la réalité phénoménale, dans un monde "de rêve"; moyen terme entre le moi et le sur-moi, filtre débitant goutte à goutte une sagesse qui, d'un seul flot, nous effraierait, nous noierait peut-être... Catalyseurs de méditation, en fait, ces histoires ponctuées de phrases proverbiales...

Par osmose, sympathie, elles réveilleront les principes, les lois enfouies en nous, de cette Sagesse immémoriale: trait de jonction très proche de la maïeutique de Platon, en somme! Véritable éducation alors, dans le sens étymologique du mot (tirer hors de)... Quelques thèmes, quelques images archétypales seulement s'y rencontrent immanquablement. Pour simplifier, nous les rassemblerons en quatre points :

- Le Voyage-Quête d'un Trésor, d'un Ami pour le Petit Prince, de la Connaissance pour Dante, du Chevalier Vert pour Sire Gauvain; c'est aussi une Fleur ou un Oiseau bleu pour Novalis (Henri d'Oftringen) et Maeterlinck, le Paradis pour le Christian de Bunyan, l'Or pour les alchimistes, la Coupe du Graal pour les Chevaliers de la Table Ronde, la Vitesse limite d'un Goéland pour Jonathan Livingston, un objet magique, une épouse, etc... 

- Les trois Épreuves rituelles, multipliées (par 4 pour Hercule, par exemple!): des objets à créer, à rapporter du bout du monde ou des obstacles à franchir (monstres, éléments, désert, montagnes, rivières).

- Les Gardiens du Seuil (du Serpent de la Bible aux dragons divers, en passant par le Roi protecteur de sa fille).

- L'aide des animaux, des fées ou des sages (le Renard du Petit Prince, les Oiseaux-étoiles pour Jonathan, etc...).

Deux voies : Certains les nommeront, ces récits, des "voyages initiatiques". Oui! Mais l'Existence, dirons-nous plus simplement, ce qui s'avère synonyme parfait, en fin de "conte"; car l'existence de l'homme est une marche vers la sérénité, à travers les coups du sort-hasard (et "jamais deux sans trois", affirme-t-on souvent pour les épreuves!) qu'il doit parvenir, suivant le niveau de sagesse à atteindre, soit à supporter et dépasser ("Que votre Volonté soit faite, Seigneur" se répéterait le Christ; et Saint-Exupéry : "Lorsque je me révolte, Seigneur, c'est que je n'ai pas compris"... soit à éviter, changeant alors de "dimension" (Saint-Exupéry dirait : "Il faut lutter pour continuer de vivre; il faut se soumettre pour survivre", et Térence : "Puisque ne peut se réaliser ce que tu veux, il faut vouloir ce que tu peux").

Cette distinction correspond à ce que l'on nomme les Petits et les Grands Mystères de l'Initiation grecque, Salut et Libération dans les voies chrétienne et bouddhique , l'Homme Primordial et l'Homme Universel dans l'Islam ou, en psychologie, à réédifier la personnalité (ce à quoi veut tendre la psychanalyse) pour ensuite la détruire afin que surgisse l'individu ("corps mort qui n'a plus ni volonté ni jugement" personnels suivant l'expression d'Ignace de Loyola).

Également à la séquence : bonheur terrestre puis immortalité; au hatha yoga puis au kundalini ou samadhi yoga (Raja Yoga); aux 21 cartes du Tarot, puis à la carte du Mat... En route vers...: Le conte de Saint-Exupéry... 

(Le Petit Prince), comme celui d'un autre pilote, Richard Bach (Jonathan Livingston le Goéland), rejoignant l'Oiseau Bleu de Maeterlinck, s'avèrent en cela parfaitement caractéristiques!

On pourrait sans crainte baser toute sa vie sur ces trois livres, les lire et les relire, s'en imprégner... et laisser leurs vérités guider alors nos gestes; le mieux-être s'ensuivrait obligatoirement! Voyez! Le Petit Prince et, grâce à son récit, le Pilote, apprendront à connaître la réalité qui les entoure, les pays, les gens, ces facettes d'eux-mêmes.

La société et les limites physiologiques des individualités : telles seront les découvertes de Jonathan. Les éléments, les animaux les objets, celles de Tyltyl et Mytyl (L'Oiseau Bleu)... 

La leçon? "Connais-toi toi-même", "Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas" pour l'accomplir d'une chose unique..., "Tout est sensible": adages de toutes les philosophies d'éveil... 

Autre message: la pérennité de la solitude, car l'être humain est toujours solitaire ("On est seul aussi chez les hommes" écrit Saint-Exupéry; on est incompris, exilé, surtout lorsque l'on désire s'élever au-dessus de la "moyenne" (Jonathan et sa découverte du vol en rase-mottes!) ou que l'on naît, par hasard, moins aveugle que ses concitoyens, capable de "voir avec le cœur")... Une seule issue pour le bonheur: la découverte, dans ce "désert", d'un Guide (le Petit Prince pour le Pilote, le Renard pour le Petit Prince, le Goéland Chiang pour Jonathan, la Fée Bérylune pour Mytyl et Tyltyl) vers la planète à la Rose, le Pays du Souvenir, le Royaume de l'Avenir, les Jardins du Bonheur (L'Oiseau Bleu), d'où on saura revenir (réincarnations des Boddhissatvas ou corps glorieux du Christ en termes de religion) en toute conscience, pour transmettre cette connaissance et ainsi aider l'humanité à atteindre ce grand Art: Libération, Sagesse, Bonheur... 

Confiance, assurent aussi tous ces textes : le désert, l'exil, la pauvreté, le dépouillement sont des états préparatoires, où, l'humilité naissant, la volonté s'amenuisant, peut surgir la révélation (lorsque le vase est plein, dirait le Zen, comment y ajouter quoi que ce soit?... et le Bouddha : "Lorsque l'élève est prêt, le Maître arrive". 

Leçon de sérénité, donc... et pour quel mieux-être déjà du lecteur qu'il déculpabilise et détend!), opposée à tous les principes de l'éducation dite "moderne" (compétition, action, volonté, possession, communication, réalisme). 

Voilà bien pourquoi ces contes, relégués dans les bibliothèques pour enfants tout d'abord, n'intéressent plus aujourd'hui que de rares enfants et les quelques adultes qui se souviennent avoir "d'abord été des enfants" (Saint-Exupéry) et perçoivent encore "ce Jonathan le Goéland qui vit en chacun de nous" (Richard Bach); ils sont, ces récits, à l'image d'un modus vivendi passé ou à re-venir, non plus d'un aujourd'hui qui s'achève... Livres des "hommes de bonne volonté" qui maintiennent les valeurs humaines sur la Terre ou préparent "l'humanité future et elle seule" (Abellio)... Et ceux-là seuls pourront demeurer "droits" et "souriants" (Lanza del Vasto), malgré les désastres, la pollution, l'agressivité, les difficultés de la civilisation en péril..., car ils connaîtront l'existence du Chemin du Bonheur et les règles à suivre pour le parcourir facilement, rapidement et sans trop de désagréments... 

Écoutons quelques unes de leurs vérités : "N'apprenons rien, et le prochain monde sera identique, avec les mêmes poids morts à soulever" (Jonathan Livingston). 

"Ne te fie pas à tes yeux. Tout ce qu'ils te montrent, ce sont des limites, les tiennes" (Jonathan Livingston). 

"Nous sommes libres d'aller où bon nous semble et d'être ce que nous sommes" (Jonathan Livingston). 

"Droit devant soi, on ne peut aller bien loin" (Le Petit Prince). 

"On ne voit bien qu'avec le cœur" (Le Petit Prince). 

"Il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles si je veux connaître les papillons" (Le Petit Prince). 

"Rien n'est parfait " (Le Petit Prince). 

"Ce qui embellit le désert, c'est qu'il cache un puits quelque part" (Le Petit Prince). 

"Comment seraient-ils morts puisqu'ils vivent dans votre souvenir" (L'Oiseau Bleu). 

"Il faut savoir sacrifier quelque chose au devoir qu'on remplit" (idem). "Il faut savoir regarder" (L'Oiseau Bleu).


QUELQUES CONTES INITIATIQUES 
La plupart des contes peuvent être considérés comme étant "initiatiques", en voici quelques-un parmi les plus connus. 

Les Contes de Charles Perreault :

La Belle au bois dormant
Le Petit Chaperon rouge
Les Souhaits ridicules
Peau d’Âne
La Barbe bleue
Le Maître chat ou le Chat botté
Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre
Le Petit Poucet

Les Contes des Frères Grimm :

Blanche-Neige
Le Roi de la montagne d'or
Le Vaillant Petit Tailleur
Hansel et Gretel
La Serpent noir
Tom Pouce
Le Roi Barbe d'Ours
L'Eau de la vie

Légendes les plus célèbres (la plupart recueillies par les frères Grimm) 

Le Joueur de flûte de Hamelin
Guillaume Tell
Tannhäuser
Le Tournoi de chanteurs à la Wartburg
Lohengrin de Brabant
Frédéric Barberousse au Kyffhäuser

Les Contes de Hans Christian Andersen :

La Bergère et le Ramoneur
Le Briquet
Les Habits neufs de l'empereur
La Petite Sirène
Poucette
La Princesse au petit pois
La Reine des neiges
Le Rossignol et l'Empereur de Chine
Le Vilain Petit Canard

Autres contes...

Aladin, ou la Lampe merveilleuse, conte Persans
Ali Baba et les Quarante Voleurs, conte Persans
Sinbad le marin, conte Persans
Baba Yaga, conte RusseLe Singe Pèlerin, conte Oriental
Jack et le Haricot magique, conte Anglais
La Reine des Fées de Spencer (1590)
Le Voyage du Pélerin de Bunyan (1658)
Microméga, L’Ingénu et Candide de Voltaire
Les Récits d'un Pèlerin Russe (1870)
L’Oiseau Bleu de Maeterlinck (1925)
Pierre et le Loup, Sergueï Prokofiev
L’Histoire du Soldat, Charles-Ferdinand Ramuz
La Belle et la Bête de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont
Le Petit Prince, de Saint-Exupéry 
Jonathan Livingston le Goëland de Richard Bach
Siddharta de Hermann Hesse

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