samedi 21 juillet 2012

LE TEMPLE DES ARCANES


Bienvenue dans le TEMPLE DE TOUS LES SAVOIRS!
Bienvenue dans le Temple d'Hermès Trismégiste, le trois fois grand!
Bienvenue dans le Le Temple des Arcanes...


Comme dans tous les temples, et encore plus dans celui d'Hermès Trismégiste, il y a de très nombreuses salles et de nombreuses cours intérieures. Chacune est librement accessible aux quêteurs sincères de la Connaissance, et qui auront su se mettre en condition pour recevoir autant de lumière qu'il leur sera possible. Le Temple de Tous les Savoirs est constitué de 22 Arcanes...

À l'inverse du savoir, qui n'est qu'accumulation d'informations périssables plus ou moins obsolètes, la Connaissance n'est pas un dû mais l'ultime quête volontaire, qui demande de la part du quêteur, la culture de nombreuses vertus, comme l'effort, l'endurance, le courage, la persévérance, le discernement, l'humilité et tant d'autres, sans lesquelles il ne serait qu'un profane inculte, qui n'aurait aucune chance de parvenir à ouvrir les salles de ce Temple sacré, contenant les plus impressionnantes richesses auxquelles l'être humain peut espérer accéder au cours de sa vie, comme la Pierre Philosophale et l'élixir de longue vie, que renferme le Naos sacré du Temple d'Hermès Trismégiste.

Le Temple d'Hermès Trismégiste, ne s'adresse pas au plus grand nombre, ceux-là, après quelques clics frivoles et désinvoltes, partiront sans rien avoir recueilli et ce n'est que justice.

Les autres, le petit nombre des dignes fils d'Hermès, à force de méditation et de travail sérieux, y trouveront tous les enseignements sacrés de la plus haute initiation qui de tout temps, sont réservés à cette collectivité d'âmes de vie qui a pour particularité de respecter le libre arbitre de chacun de ses membres.

C'est par leur haut niveau de Connaissance, que les Fils d'Hermès savent qu'ils sont de plein droit membres de cette fraternité universelle, sans qu'il soit nécessaire d'appartenir à un clan, une secte, une chapelle qui les enfermeraient dans des dogmes stériles.

À chacun selon ses mérites et vertus, telle est la règle qu'impose la Divine Providence, expression de la Justice absolue.

Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l’épais doucement, avec grande industrie. (Tabula Smaragdina)

Voilà en quoi consiste, de notre point de vue, le véritable parcours initiatique que constitue une vie.

Laisser le lourd, l’épais, le grossier, le matérialisme aliénant du périssable et du mortel, au profit du léger, du subtil, du volatil, du spirituel, de l’esprit et de notre véritable nature immortelle.

Le but : Simple et ambitieux à la fois, dans le plus strict respect du libre arbitre, offrir à chacun selon ses aspirations, harmonies, sensibilités, ouvertures d’esprit, intuitions, la possibilité de recevoir, d’exprimer et de partager ses richesses de connaissances ésotériques, mystiques, spirituelles, au travers de textes de la grande et belle tradition Hermétique occidentale si méconnue, avec en plus l’opportunité, dans le cadre des blogs amis, d’avoir des échanges d’idées, ouverts, fraternels et enrichissants.

Affiliation : Ce blog est entièrement LIBRE de ne dépendre, ni ne défendre, ni ne soutenir aucune religion, aucun courant de pensée sectaire qu’il soit philosophique, politique ou mystique.

J'insiste sur le fait que, dans votre quête personnelle de la Vérité et de la Sagesse, rien, jamais, ne doit vous faire abandonner votre indépendance, même si parfois vous deviez la payer au prix d’une certaine solitude ... ce qui est le propre du roi dans son royaume.

"Ne te laisse pas séduire par les frères des ténèbres qui te montrent la clarté obscure.

La lumière réfléchie n’est pas la lumière solaire. Ne te laisses pas séduire par la lumière artificielle qu’on veut projeter vers toi pour te donner l’illusion que tu existes."


(cf : « Tables d’Émeraude » - Tablette VII - Thoth, Hermès Trismégiste)


Bien que le pèlerinage sur les chemins de l’Esprit soit, il est vrai, nécessairement un acte solitaire et individuel, il n’exclut pas les rencontres et les partages lors de certains bivouacs, c’est même le principal attrait du cheminement sur le Camino de la quête de Vérité.


Parfois certains sont appeler à cheminer en couple, car leurs énergies combinées font des miracles! Il s’agit d’un cheminement accordé, à certains qui sont appeler à cheminer avec leur "âme sœur" et, si c’est le cas, l’amour réciproque, inconditionnel sera alors nécessité. 
Néanmoins, même en cheminant en couple sur les voies qui mènent à notre accomplissement, il faut savoir que l’on est toujours seul avec soi même, toujours seuls à faire face aux mystères de l’infini. 


L’initié, sur cette route qui le mène à lui-même, à son propre accomplissement, ressentira toujours une profonde solitude, car d’une manière notre sort est entre nos mains, mais nous sommes toujours laissé à nous-mêmes.

C’est pourquoi les échanges, de toutes sortes, entres amoureux, mais aussi entres amis, ou entre confrères sont indispensables, voire fondamentales ; car les échanges sincères, basés sur l’amour, la confiance, la sincérité sont des sources à la fois de connaissances et d’énergies vitales.

Ce que peut nous apporter les autres, ces êtres chers, font de notre solitude d’aspirant initié, une condition moins lourde à porter ; et ce soutient nous rappelle que nous ne sommes rien seuls. (Tout ce que l’on connait, tout ce que nous sommes, nous vient des autres!)

Partager des connaissances ancestrales intemporelles, vous offrir gratuitement le fruit de mes recherches, servir la Providence en permettant à celui qui a faim de véritables nourritures spirituelles, d’en recevoir jusqu’à satiété, voilà la mission de ce blog. 


C’est ce que propose le cheminement dans le Temple d'Hermès Trismégiste, c'est-à-dire le Temple Initiatique qu’est le Tarot.

Donner généreusement sans rien attendre en retour, est le seul véritable acte d’Amour...

Le vice se vend, 
la vertu ne s’achète pas...
Les Secrets des Arcanes ne sont pas à vendre...
Les Secrets sont à ceux qui savent écouter, recevoir et transmettre

Bienvenue dans le TEMPLE DE TOUS LES SAVOIRS!

jeudi 19 juillet 2012

LA TABLE D'ÉMERAUDE


Planche représentant une version latine de la Table d’émeraude gravée sur un rocher dans une édition de l’Amphitheatrum Sapientiae Eternae (1610) de l’alchimiste allemand Heinrich Khunrath.

La Table d’émeraude (« Tabula Smaragdina » en latin) est un des textes les plus célèbres de la littérature alchimique et hermétique. C’est un texte très court, composé d'une douzaine de formules allégoriques et obscures, dont la fameuse correspondance entre le macrocosme et le microcosme : « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ».

Selon la légende, elle présente l’enseignement d’Hermès Trismégiste, fondateur mythique de l'alchimie, et aurait été retrouvée dans son tombeau, gravée sur une tablette d’émeraude. La plus ancienne version connue se trouve en appendice d’un traité arabe du VIème siècle. Traduite en latin peu après, elle fut commentée par de nombreux alchimistes au Moyen Âge et surtout à la Renaissance.

Après le discrédit scientifique de l'alchimie et le développement de la chimie moderne au XVIIIème siècle, elle a continué à fasciner occultistes et ésotéristes.

Historique 

À partir du 3ème ou du 2ème siècle av. J.-C., on voit apparaître dans l'Égypte hellénistique des textes grecs attribués au personnage mythique d'Hermès Trismégiste, détenteur de toutes les connaissances. Il s'agit d'un ensemble hétéroclite de textes (les « Hermetica ») à caractère parfois alchimique, mais aussi magique, astrologique ou médicinal, qui culmine avec les traités mystico-philosophiques du « Corpus Hermeticum » du 2ème ou 3ème siècle.

Dans l'un d'eux, la « Koré Kosmou » (la « pupille du monde »), Hermès grave et cache ses enseignements avant de remonter au ciel « afin qu'eût à les chercher toute génération née après le monde ».

En 640, l'Égypte, devenue entre temps chrétienne et byzantine, est conquise par les Arabes qui vont perpétuer la tradition hermétique et alchimique dans laquelle s'inscrit la Table d'émeraude.

Jusqu'au début du XXème siècle, on ne connaissait que des versions latines de la Table d’émeraude, les plus anciennes remontant à 2 siècles av. J.C. Ce sont l’historien des sciences anglais E.J. Holmyard (1891-1959) et l’orientaliste allemand Julius Ruska (1867-1949), qui en ont retrouvé les premières versions arabes.

Les manuscrits arabes

Fichier:Secret of secrets a.jpg

Une page du « Secrets des Secrets » (Kitâb Sirr al-asrâr), avec deux tableaux permettant de déterminer si un patient va vivre ou mourir en fonction de la valeur numérique de son nom.

La Table d'émeraude a été retrouvée sous différentes versions dans une vingtaine de manuscrits arabes médiévaux. La plus ancienne version figure en appendice d’un traité qui aurait été composé au vie siècle, le « Livre du Secret » de la Création, Kitâb sirr al-Halîka (et dont on a une copie datant de 825).

Ce texte se présente comme une traduction du grec d’Apollonius de Tyane, sous son nom arabe Balînûs. L’hypothèse d'un original grec (peut-être du ive siècle) est vraisemblable, même si aucun manuscrit n'a été retrouvé; l'attribution à Apollonius, quoique fausse (pseudépigraphique), est courante dans les textes arabes médiévaux de magie, d’astrologie ou d’alchimie.

L’introduction du Livre du secret de la Création est un récit qui explique notamment que « toutes choses sont composées de quatre principes élémentaires, le chaud, le froid, l’humide et le sec » (les quatre qualités d'Aristote), dont les combinaisons expliquent les « rapports de sympathie et d’antipathie entre les êtres ». Balînûs « maître des talismans et des merveilles » pénètre dans une crypte sous la statue d’Hermès Trismégiste et y trouve la tablette d’émeraude entre les mains d’un vieillard assis, et un livre.

Le cœur de l’ouvrage est pour l'essentiel un traité alchimique où on trouve notamment pour la première fois l'idée que tous les métaux sont constitués à partir du soufre et du mercure, théorie fondamentale de l’alchimie au Moyen Âge.

Le texte de la Table d’émeraude vient en dernier, comme en appendice, et un des problèmes de son interprétation est de savoir s’il s’agit d’une pièce rapportée, de portée uniquement cosmogonique, ou bien s’il forme un tout avec le reste de l'ouvrage, auquel cas il a dès l'origine une signification alchimique.

L’émeraude est la pierre traditionnellement associée à Hermès, comme le mercure est son métal, Mars étant associée aux pierres rouges et au fer, Saturne aux pierres noires et au plomb.

Dans l'Antiquité, Grecs et Égyptiens désignaient comme émeraude la plupart des minéraux de couleur verte (jaspe vert et même granit vert), et au Moyen Âge c'était le cas pour des objets en verre coloré, comme la « Table d'émeraude » des rois wisigoths ou la « Sacro Catino » de Gênes (un plat dont s'emparèrent les croisés lors du sac de Césarée en 1011, et qui passait pour avoir été offert par la Reine de Saba à Salomon et avoir servi lors de la Cène).

Cette version de la Table d’émeraude se retrouve aussi dans le Kitab Ustuqus al-Uss al-Thani (Livre élémentaire du fondement) attribué à l’alchimiste du viiie siècle Jâbir ibn Hayyân, connu en Europe sous le nom de Geber.

Une autre version se trouve dans un livre hétéroclite du xe siècle le « Secrets des Secrets » (Sirr al-asrâr), qui se présente comme une pseudo-lettre d’Aristote à Alexandre le Grand pendant la conquête de la Perse, et qui traite de politique, de morale, de physiognomonie, d’astrologie, d’alchimie, de médecine... Le texte est là-aussi attribué à Hermès mais sans le récit de la découverte de la tablette.

Le topos littéraire de la découverte de la sagesse cachée d'Hermès se retrouve dans d'autres textes arabes des environs du xe siècle. Notamment dans le « Livre de Cratès » : alors qu'il se trouve en prière dans le temple de Sérapis, Cratès, un philosophe grec, a la vision d'« un vieillard, le plus beau des hommes, assis dans une chaire ; il était revêtu de vêtements blancs et tenait à la main une planche de la chaire, sur laquelle était placé un livre [...]. Quand je demandais quel était ce vieillard, on me répondit : “C'est Hermès Trismégiste, et le livre qui est devant lui est un de ceux qui contiennent l'explication des secrets qu'il a cachés aux hommes.” ».

C'est aussi le cas dans le texte connu sous le nom latin deTabula Chemica de Senior Zadith, c'est-à-dire l'alchimiste arabe Ibn Umai, dans lequel une table de pierre, repose sur les genoux d'Hermès Trismégiste, dans la chambre secrète d'une pyramide. Ici la table n'est pas gravée d'un texte mais de symboles « hiéroglyphiques ».

Les versions latines

Le livre du secret de la création fut traduit en latin (« Liber de secretis naturae ») au début du xiie siècle par Hugues de Santalla, mais cette version de la Table d’émeraude ne fut pas très répandue.

Le « Secretum Secretorum » est traduit en latin en version courte par Johannes Hispalensis ou Hispaniensis (Jean de Séville) vers 1140, puis en version longue par Philippe de Tripoli vers 1220, et est un des livres les plus célèbres du Moyen Âge.

Une troisième version latine se trouve dans un traité d’alchimie datant probablement aussi du xiie siècle (mais dont on ne connaît pas de manuscrit avant le xiiie ou le xive siècle), le « Liber Hermetis de alchimia » (Livre d’alchimie d’Hermès). C'est cette version, dite « vulgate » qui est la plus répandue.

Texte latin et texte français 

Tabula smaragdina Hermetis Trismegisti :

« Verum, sine mendacio, certum et verissimum : quod est inferius est sicut quod est superius; et quod est superius est sicut quod est inferius, ad perpetranda miracula rei unius. Et sicut omnes res fuerunt ab uno, meditatione unius, sic omnes res natae fuerunt ab hac una re, adaptatione. Pater ejus est Sol, mater ejus Luna; portavit illud Ventus in ventre suo; nutrix ejus Terra est. Pater omnis telesmi totius mundi est hic. Vis ejus integra est si versa fuerit in terram. Separabis terram ab igne, subtile a spisso, suaviter, cum magno ingenio. Ascendit a terra in coelum, iterumque descendit in terram, et recipit vim superiorum et inferiorum. Sic habebis gloriam totius mundi. Ideo fugiet a te omnis obscuritas. Hic est totius fortitudine fortitudo fortis; quia vincet omnem rem subtilem, omnemque solidam penetrabit. Sic mundus creatus est. Hinc erunt adaptationes mirabiles, quarum modus est hic. Itaque vocatus sum Hermes Trismegistus, habens tres partes philosophiæ totius mundi. Completum est quod dixi de operatione Solis. » 

La Table d’émeraude d’Hermès Trismégiste :
père des Philosophes (traduction de l’Hortulain) 

« Il est vrai, sans mensonge, certain, & très véritable: Ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut; et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour faire les miracles d'une seule chose. Et comme toutes les choses ont été, & sont venues d’un, par la méditation d’un : ainsi toutes les choses ont été nées de cette chose unique, par adaptation. Le soleil en est le père, la lune est sa mère, le vent l’a porté dans son ventre ; la Terre est sa nourrice. Le père de tout le telesme de tout le monde est ici. Sa force ou puissance est entière, si elle est convertie en terre. Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l’épais doucement, avec grande industrie. Il monte de la terre au ciel, et derechef il descend en terre, & il reçoit la force des choses supérieures et inférieures. Tu auras par ce moyen la gloire de tout le monde ; et pour cela toute obscurité s’enfuira de toi. C'est la force forte de toute force : car elle vaincra toute chose subtile, et pénétrera toute chose solide. Ainsi le monde a été créé. De ceci seront & sortiront d'admirables adaptations, desquelles le moyen en est ici. C’est pourquoi j'ai été appelé Hermès Trismégiste, ayant les trois parties de la philosophie de tout le monde. Ce que j’ai dit de l'opération du Soleil est accompli, et parachevé. » 



La découverte de la Table d'Hermès dans l’« Aurora consurgens »

Fichier:Aurora-birdsonthechurch.jpg
La Table d'émeraude et sa découverte légendaire sont citées pour la première fois dans son De essentiis (1143) par Herman de Carinthie, ami de Robert de Chester, le traducteur en 1144 du Liber de compositione alchimiæ considéré comme le premier traité d'alchimie en occident.

On la retrouve dans le De mineralibus d’Albert le Grand, vers 1256. Vers 1275-1280, Roger Bacon traduit et commente le Secret des Secrets, et par une interprétation entièrement alchimique de la Table d’émeraude, en fait un résumé allégorique du Grand Œuvre.

Le commentaire le plus connu est celui de l'Hortulain, alchimiste dont on ne sait presque rien, dans la première moitié du xive siècle : « Moi donc Hortulain, c'est-à-dire jardinier, [...] j'ai voulu mettre en écrit la déclaration et explication certaine des paroles d'Hermès, père des philosophes, quoiqu'elles soient obscures ; et déclarer sincèrement toute la pratique de la véritable œuvre. Et certes il ne sert de rien aux philosophes de vouloir cacher la science dans leurs écrits, lorsque la doctrine du Saint Esprit opère ».

Ce texte se situe dans la lignée de l'alchimie symbolique qui se développe au xive siècle, avec notamment les textes attribués au médecin catalan Arnaud de Villeneuve), qui poussent la comparaison allégorique entre les mystères chrétiens et les opérations alchimiques.

Dans le commentaire de l'Hortulain, dépouillé de considérations pratiques, le grand œuvre est une imitation de le création divine du monde à partir du chaos : « “Et comme toutes choses ont été et sont venues d'un par la méditation d'un” : Il [Hermès Trismégiste] donne ici un exemple disant : comme toutes choses ont été et sont sorties d'un, c'est à savoir, d'un globe confus “par la méditation”, c'est-à-dire, par la pensée et création d'un, c'est-à-dire, de Dieu tout-puissant. » Le soleil et la lune représentent l'or et l'argent alchimiques.

La Tabula Chemica de Senior, dans laquelle la table est gravée de symboles, est traduite dès le xiie siècle ou le xiiie siècle. Et à partir de 1420, de larges extraits en sont repris dans un texte illuminé, l’Aurora consurgens, qui est l'un des tout premiers cycles de symboles alchimiques.

Une des illustrations montre la découverte de la table d'Hermès, dans un temple surmonté d'aigles sagittaires (représentant les éléments volatils). Ce motif est fréquemment repris dans les imprimés de la Renaissance, et est l'expression visuelle du mythe de la redécouverte du savoir antique — la transmission de ce savoir, sous forme de pictogrammes hiéroglyphiques lui permettant d'échapper aux déformations de l'interprétation humaine et verbale. 

De la Renaissance aux Lumières 

À la Renaissance s'impose l'idée qu'Hermès Trismégiste est le fondateur de l'alchimie, en même temps que la légende de la découverte évolue et s’entremêle aux récits bibliques. C'est notamment le cas à la fin du xve siècle dans le Livre de la philosophie naturelle des métaux du pseudo-Bernard le Trévisan : « Le premier inventeur de cet Art ce fut Hermès le Triple : car il sut toute triple philosophie naturelle, savoir Minérale, Végétale et Animale ». Il retrouve après le déluge, dans la vallée d’Hébron, celle où Adam vivait après avoir été chassé du paradis terrestre, sept tables de marbre sur lesquelles sont gravés les principes des sept arts libéraux. Il en tire un bref ouvrage (qui reproduit le début de la Table d’émeraude), qui passe à son disciple Pythagore, puis à Platon, Aristote et enfin à Alexandre le Grand.

Ainsi, la sagesse antédiluvienne s’est transmise, indépendamment de la révélation faite à Moïse au Sinaï.  Elle évolue encore avec Jérôme Torella, dans un livre d’astrologie Opus Praeclarum de imaginibus astrologicis (Valence, 1496), où c’est Alexandre le Grand qui, en se rendant à l’oracle d’Amon en Égypte, découvre une Tabula Zaradi dans le tombeau d’Hermès. Cette histoire est reprise par Michael Maier, médecin et conseiller de l’« empereur-alchimiste » Rodolphe II dans son symbola aureae mensae(Francfort, 1617), et qui se réfère à un "Liber de Secretis Chymicis" attribué à Albert le Grand. La même année, il publie le célèbreAtalanta Fugiens (Atalante fuyante), illustré par Théodore de Bry de cinquante emblèmes alchimiques, chacun accompagné d’un poème, de la partition d'une fugue et d’explications alchimiques et mythologiques. Les deux premiers emblèmes illustrent un passage de laTable d’émeraude : « le vent l’a porté dans son ventre ; la terre est sa nourrice », et le texte explicatif commence par « Hermès, le plus diligent explorateur de tout secret naturel, dans sa Table d’émeraude, décrit parfaitement, bien que brièvement, l’œuvre de la nature. ».

Fichier:Michael Maier Atalanta Fugiens Embleme 1.jpeg

1er emblème de l’Atalanta Fugiens : le vent l’a porté dans son ventre. 

Fichier:Michael Maier Atalanta Fugiens Emblem 02.jpeg

2e emblème de l’Atalanta Fugiens : sa nourrice est la terre.

La "Tabula Smaragdina Hermetis"


L’emblème hermétique de la Tabula Smaragdina Hermetis

À partir de la fin du XVIème siècle, la Table d’émeraude est souvent accompagnée d’une figure symbolique, appelée Tabula Smaragdina Hermetis.

Cette figure est entourée d’une acrostiche en latin « Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem » (« visite l'intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée »), dont les sept initiales forment le mot VITRIOL (ancien nom de l’acide sulfurique).

En haut le soleil et la lune se déversent dans une coupe au-dessus du symbole du mercure. Autour de la coupe mercurielle, les quatre autres planètes, association classique entre les sept planètes et les sept métaux : Soleil/Or, Lune/Argent, Mercure/mercure, Jupiter/étain, Mars/fer, Vénus/cuivre, Saturne/plomb, qui étaient aussi reliés par des couleurs traditionnelles (or, argent, gris, bleu, rouge, vert, noir) aux sept mots de l’acrostiche dans les premières versions du symbole.

Au centre, figurent un anneau et un globe impérial, et en bas les sphères du ciel et de la terre (autant d’allusions au macrocosme et au microcosme). Trois écussons représentent d'après le poème les trois principes (tria prima) de la théorie alchimique de Paracelse par les associations Aigle/Mercure/Esprit, Lion/Soufre/Âme et Étoile/Sel/Corps.

Enfin deux mains prophétiques encadrent l’image et « attestent par serment le vrai fondement et la vraie doctrine ».

La plus ancienne reproduction connue est la copie datée de 1588-89 d'un manuscrit circulant alors de façon anonyme et écrit probablement dans la seconde moitié du xvie siècle par un paracelsien allemand. L’image était alors accompagnée d’un poème alchimique didactique en allemand, intitulé Du secret des sages, probablement du même auteur. Le poème en explique la symbolique en relation avec le Grand Œuvre, et les objectifs classiques de l'alchimie : fortune, santé et longue vie. Elle était seulement secondairement accompagnée du texte de la Table d’émeraude. Mais très rapidement, au cours du XVIIème siècle, le poème d’accompagnement disparaît dans les reproductions imprimées, et l’emblème devient, jusqu'à l'époque moderne, sous le nom de Tabula Smaragdina Hermetis, le symbole, ou la représentation graphique, de la Table d’émeraude, aussi antique qu’elle.

Ainsi par exemple en 1733 selon l’alchimiste Ehrd de Naxagoras (Supplementum Aurei Velleris), on fit à la mort d’Hermès une « plaque d’émeraude précieuse », gravée d’inscriptions et du symbole, et retrouvée dans la vallée de l’Ébron par une femme nommée Zora. On situe cette emblème dans la tradition mystérieuse des hiéroglyphes égyptiens, et dans l’idée des platoniciens et alchimistes de la Renaissance que les « secrets les plus profonds le nature ne pouvaient être exprimés de façon appropriée que suivant un mode de représentation obscur et voilé ».

mercredi 18 juillet 2012

TAROT & ÉSOTÉRISME

  

Le mot "ésotérisme" vient du grec "esoterikos", qui signifie intérieur. L'ésotérisme désigne un ensemble de mouvements et de doctrines relevant d'un enseignement caché, souvent accessible par l'intermédiaire d'une "initiation".

Ce mot a aussi été utilisé, en Occident, pour désigner des enseignements ainsi que des courants, qui, au sein du christianisme, appartenaient à des milieux fermés qualifiés, pour la même raison, d'ésotériques et regroupés sous la dénomination générale d' ésotérisme chrétien auquel appartient en particulier l'hermétisme chrétien.

On utilise aussi cette dénomination, dans ce contexte, à propos des écrits de Jacob Boehme, de Jean de Ruisbroek, auxquels on donne également le nom d'écrits théosophiques. Ce dernier terme doit être distingué de la Société Théosophique, mouvement moderne crée par Madame Blavatsky et dont le caractère ésotérique est contesté par certains auteurs, parmi lesquels René Guénon.

Le mot "ésotérisme" est aussi utilisé à propos de l'islam pour désigner le soufisme, ensemble de doctrines de nature cachée et initiatique au sein de cette religion. Dans l'islam, l'ésotérisme, au sens général, porte le nom plus général de tasawuf : le soufisme apparaît ainsi comme la formulation islamique du tasawuf.

Dans le judaïsme, les enseignements de nature ésotérique sont regroupés sous le nom de "Kabbale".

Le taoïsme, par exemple dans son aspect relatif à la quête d'immortalité, est également considéré comme étant de nature ésotérique.

Le bouddhisme comporte certaines branches ésotériques (Vajrayâna tibétain, Shingon japonais) préconisant des initiations pour parvenir au "Nirvâna". Le Bardo Thödol des Tibétains est un livre ésotérique qui puise ses racines dans la philosophie indienne du Samkhya.

Maintenant, le Tarot est sans doute le plus ésotérique des instruments de divination et d’initiation... Sans doute il s’agit d’un enseignement particulier qui parait à prime abord plutôt aléatoire, mais nos existences ne sont elle pas une combinaison d’évènements indéterminés? Sommes-nous des victimes à la merci du destin ou des aventuriers qui choisissent les voies qu’ils peuvent emprunter? 


LE PAPE ET LA PAPESSE, GUIDES SPIRITUELS

Pour définir ses principes, prenons un exemple dans le Tarot. Le 5ème Arcane du Tarot est le plus souvent appelée "Le Pape". Nous lui préférons parfois le titre d’Hiérophante, de "hieros", (sacré), et "phainein", (révéler). À plus juste titre certains initiés le surnomment "Le Roi-Mage", ce que "Le Pape" est, en vérité.

Le Tarot étant une affaire d’ésotérisme et non d’exotérisme, il n’a de rapport avec la religion que dans le sens le plus élevé de ce mot, à savoir : relier les êtres entre eux par les liens du cœur, et les unir au Principe primordial grâce à la Tradition. Cependant, les principes spirituels et traditionnels que véhicule le Tarot ne sont, à mon sens, aucunement une affaire de croyance... 

Le Tarot appel les individus quel qu’il soit à regarder leur existence en face et reconsidérer l’énigme des "Destinées". Le Tarot propose de s’instruire, et de faire l’effort d’opérer des changements dans nos existences... Il propose un cheminement pour notre évolution personnelle... Et enfin, il propose une véritable initiation... 

Cette initiation est la voie de la Sagesse, certes, mais aussi l’initiation propose de pénétrer les secrets de la Magie et des Savoir des Hautes-Sciences...

L’Hiérophante supervise l’initiation en tant que médiateur entre les voix célestes et les destinées terrestre... Donc, nécessairement celui qui fait le lien entre les forces astrales et les forces terrestre. 


L’Hiérophante nous guide alors que nous sont révélés un à un les secrets qui permettent d’aborder le sacré, et de cheminer sagement sur la voie de notre accomplissement. 

Quant à l’Arcane nommé "La Papesse", la deuxième, que nous appelons aussi "La Prophétesse" ou encore "La Grande-Prêtresse"... Cet Arcane n’est pas nécessairement toujours connecté à l’Hiérophante dans les correspondances secrètes du Tarot. (J’élaborai au sujet de ces deux Arcanes clés dans des articles à venir sur ce blog - ). 

Les lames du Pape et de la Papesse étaient jadis identifiées à Junon et Jupiter... Le Pape et la Papesse sont donc unis au sens symbolique, mythologique, astrologique et mystique... De leurs noces résulte le "triomphe" (2 + 5 = 7) c'est-à-dire, "Le Chariot". 

Fusionnés ensemble, le Pape et la Papesse représente le triomphe, dans le sens de la l’accomplissement initiatique. 

Comme son nom l’indique, l’Hiérophante est le révélateur des Mystères sacrés de l’Initiation. De sa main droite, il trace le signe de l’ésotérisme. L’index et le majeur tendus désignent respectivement la vérité intérieure cachée derrière les apparences extérieures. Dans le symbolisme traditionnel authentique, l’Hiérophante devrait tenir une clé dans sa main gauche. C’est la clé des Mystères.

La Grande-Prêtresse, pour sa part, nous guide dans notre apprentissage... alors que nous sont confiés les savoirs qui permettent d’aborder la divination, la magie et les secrets du monde. La Papesse est l’« Enseignante » qui nous aide à cheminer avec discernement au cours de notre apprentissage, de notre évolution, de notre accomplissement... Du reste elle est la gardienne des Mystères.... Elle détient le "Livre de Tous les Savoirs", ainsi que les Clés Ésotériques de la "Magie" et de la "Clairvoyance".




Si la Papesse détient les outils et les Savoirs qui permettent d’aborder l’Initiation... Le Pape est celui qui connecte l’initié avec le « céleste », ainsi qu’avec "l’esprit"... De là son rôle au sens "spirituel".


TAROT & INITIATION

Le mot Initiation, de "in ire", signifie « entrée ». Et c’est avec la clé de l’Hiérophante que l’on entre dans les places cachées de notre être profond.

L’ésotérisme peut servir de nombreux objectifs, mais il me semble que c’est avant tout une voie initiatique de réalisation. De même, il y a de nombreuses expériences, et de nombreux degrés ou grades dans le développement spirituel, mais il est une Initiation qui me paraît prépondérante. C’est celle que l’on nomme "La Seconde Naissance".

Les rites d’entrée du néophyte dans une Loge proposent le plus souvent de passer de l’état de profane à l’état d’initié par un rituel basé sur le symbolisme. Mais ceci est le résumé de la longue voie que l'aspirant devra emprunter pour accéder à l’Initiation réelle, spirituelle et vécue dans toute sa plénitude.

Nous naissons sur le plan physique et nous devons naître une nouvelle fois sur le plan spirituel, c'est cela qui constitue la véritable "Seconde Naissance".

Le Christ, qui était un sage et un grand Initié, évoquait "le fils de l’homme" et "le fils de Dieu". La fameuse résurrection du Christ est un symbole fort suggérant l’idée d’une "Seconde Naissance", amenant à un niveau plus élevé... Les rites symbolisant la "renaissance" sont nombreux dans les civilisations de l’antiquité. L’idée fait encore penser au mythe du Phénix renaissant de ses cendres...

La filiation divine, ou filiation spirituelle, consiste dans l’union de la conscience avec le Soi, l’Étincelle divine ou le Principe spirituel, noyau éternel résidant au Centre de l’être. 

On peut y voir la quête de la « Pierre Philosophale » ou de "l’Élixir de Longue Vie" des alchimistes. Ce Principe est lié au Cœur, comme symbolisé dans le récit de la caverne de Platon, ou du "Saint Graal". 

C’est encore dans l’astrologie le germe représenté par le signe du Cancer, dont l’éclosion est marquée par le Capricorne. Ces deux signes sont positionnés aux deux solstices, et la clé de l’Hiérophante sert à en ouvrir les portes. Car ce Principe est aussi le "Soleil Spirituel", dont le rayonnement est source de toute vie.



TRANSMUTATION ET « SECONDE NAISSANCE »

Certaines personnes ayant acquis des connaissances en ésotérisme croient que la "Seconde Naissance " est inaccessible.

Or, quand il ne s’agit pas de superstition, la croyance est une force. Et croire que quelque chose est impossible nous en ferme souvent les portes.

D’autres voudraient tellement atteindre cette Initiation, et y croient tellement fort, qu’ils en oublient les étapes nécessaires pour se réaliser.

Sur la Table d’Émeraude, attribuée à Hermès Trismégiste, est inscrit : « La structure du microcosme correspond à celle du macrocosme ».

Autrement dit, la constitution subtile de l’homme est analogue à celle de l’univers. Et, faisant partie du tout, la structure du premier communique avec celle du second.

Le Tarot est un outil mis au point afin de symboliser les 22 domaines de la conscience, sinon, les 22 archétypes de l’inconscient collectif, sinon, des plans d’existence subtils, et les 22 Arcanes sont encore les 22 Sentiers de la Sagesse, les 22 Étapes de l’Initiation, les 22 Portes qui permettent d’aborder les 22 Mystères, ces Mystères Immuables qui une fois révélés donnent accès aux 22 Secrets de l’Univers. Ces secrets qui sont les secrets des destinées.

Les Arcanes du Tarot ont été conçus de manière à s’aligner sur certaines fréquences vibratoires spécifiques. Elles syntonisent, ni plus ni moins, les fréquences vibratoires célestes... Le Tarot est un livre duquel les Dieux tournent les pages...

Le Tarot est un outil d’érudition et de divination, surtout dans la mesure où ses archétypes universels vivent dans les places cachées de notre conscience. Il est, de plus, capable d’intégrer tous les types de connaissance (symbolisme, mythologie, numérologie, astrologie, alchimie, magie, clairvoyance, etc...), jusqu’aux découvertes scientifiques!

Les attributs de l’Hiérophante sont la Magnificence, la Grandeur d’Âme, l’Équilibre mental, la Paix Intérieure, la Patience, la Miséricorde et la Rigueur, la transmission de l’Amour Universel pour la prospérité de tous les êtres.

Au niveau humain, l’Hiérophante représente "La Force Spirituelle", donc "La Foi"... et la maîtrise des instincts. 

L’Union du Pape et de la Papesse est une combinaison régénératrice de l’esprit, ils sont tous les deux, des « guérisseurs de l’âme », deux protecteurs qui procurent la sérénité et la félicité, le bonheur inconditionné et permanent qui survient lorsque l’on atteint et maintient la conscience du Cœur pour l’élévation de l’esprit.

Chaque étape sur la voie initiatique du Tarot est en soi une "expérience spirituelle" qui nous rapproche de notre accomplissement. Le "Grand Œuvre"... La transmutation du plomb en or...

C’est aussi la manifestation de l’Étincelle Divine dans la conscience, le rayonnement du "Soleil Spirituel", ou encore l’éclosion du germe.

Au cours d’une initiation on doit comprendre que Le Pape et la Papesse sont unis au niveau de leur rang hiérarchique... C’est de ces "êtres supérieurs" que l’on recevra nos enseignements, en tant qu’aspirant initié...

Mais il n’est pas tout de recevoir leurs enseignements, leurs accords, leur entendement... En vérité, il faut aussi comprendre qu’il y a union au niveau du "Cœur" et de la "Passion"... Ces unions sont "Les Amours"... Ce sont cette fois des enseignements qui s’adressent au "Cœurs" et à l’Âme (non pas au cérébral)... Ces "Amours" de La Papesse et du Pape, sont appelés aussi "Les Fiançailles"... (Préparatifs au Noces)

Cette sorte d’union est la fusion de l’Enseignement et de la Compréhension. Une union entre les Connaissances et les Facultés! Cette union est génératrice d’une source d’énergie qui permet la transmutation du plomb en or!

Effectivement, ces Noces permettent la fusion des forces qui se combines, et qui se complètent. Cette fusion permet d’opérer des métamorphoses en nous et autours de nous. Aussi l’union de la Papesse et du Pape nous assure force et protection...

L’Union de la Papesse et du Pape est la clé ésotérique qui permet d’entrer victorieux dans le Temple des Savoirs Ésotériques, après avoir fournis les efforts nécessités... La Papesse vous offre des enseignements et guérit votre âme, mais elle vous indique que la véritable Sagesse est celle du Cœur, la bénédiction du Pape.

Par conséquent, ce qui m’apparaît être le but principal de l’ésotérisme, celui de la recherche intérieure conduisant à faire l’expérience de l’Initiation, n’est ni un vague idéal d’élévation, ni un rêve trompeur inaccessible. Le Tarot se présente à nous comme une Voie Initiatique... C’est un appel à l’Éveil de la Conscience et à la Sagesse, qui opère de véritables métamorphoses et qui nous connecte inévitablement aux forces célestes.

L'ENSEIGNEMENT DU TAROT



Le Tarot est un livre différemment à chaque individu... Il est comme un miroir qui nous renvois notre propre image et qui nous réfère à nous même...

Si les clés initiatiques sont entre les mains de la Papesse et du Pape c’est qu’il faut d’abord entreprendre des ouvrages d’érudition, passer des épreuves, faire preuve d’humilité et de sagesse, exercer son intuition, affiner son discernement... Ainsi faut-il décider de suivre avec foi le cheminement de notre propre accomplissement sous la bénédiction des volontés célestes... De ce fait, j’aborderai souvent les Arcanes de la Papesse et du Pape, et vous proposerai d’en approfondir le sens).

Afin de vous aider à utiliser le Tarot de manière à aider à votre épanouissement, je vais le plus souvent aborder les Arcanes du Tarot en tant qu’outil d’enseignement, afin de parfaire votre érudition, afin de vous fournir des conseils au cours de votre cheminement personnel, mais aussi afin de vous introduire aux secrets des mystères qui nous entoures, et vous apprendre à reprendre confiance aux destinées, comme aux voix céleste... 

En conclusion, le Tarot est nécessairement la voie la plus sûre vers l’apprentissage des domaines ésotériques. Il n’impose aucun dogme, aucune doctrine. Il développera vos "convictions" dans d’autres domaines... Il secondera le développement de vos facultés. Il vous indiquera toujours la route des meilleurs choix à prendre, et ce sera toujours en faisant appel à votre propre sagesse... le Tarot vous offrira surtout de prendre votre destinée en main... Mais aussi, il vous initiera à un nouveau langage fait d’images, de symboles et d’allégorie, vous confrontera à de nouveaux aspects de la réalité, vous forcera à éveiller votre conscience... Son but est de vous délivrer, de vous transformer, pour qu’enfin vous puissiez suivre la voix de votre maître, c'est-à-dire les conseils de votre étoile... Cette étoile-guide qui est en vous-même! 

En ce sens, le Tarot est une "École" unique en son genre. Non seulement cette école vous enseigne les domaines de l’ésotérisme, mais encore vous indique-t-elle les changements à faire dans nos existences, et les voies à suivre afin d’accéder les plus hauts-sommets...

La Papesse vous offre l’Enseignement Ésotérique
Le Pape vous offre la bénédiction des Cieux

Ce sont là les deux Arcanes qui nous guiderons sur la route qui mène à l’Étoile... Cette Étoile qui est en chacun de nous...

jeudi 12 juillet 2012

LES ARCANES DU TAROT

IMAGES ARCHÉTYPES
On désigne les lames du Tarot du nom d’« Arcanes ». "Arcane" vient de "arcanius", "mystère" en latin. Cette désignation des lames contribue à véhiculer l’image secrète, ésotérique du tarot. Ce nom d’« Arcane » fait directement référence à des images « archétypes » capable d’ouvrir des portes sur les secrets et les mystères du monde. On appelle ainsi les lames majeures du Tarot car elles étaient à l'origine considérées pour pouvoir tirer des informations au sujet des destinées à même le mystère impénétrable de la création et du temps… Un "Arcane" révèle tout son sens selon diverses opérations mystérieuses dont le secret est connu des seuls initiés. On peut sans doute consulter les Arcanes du Tarot de plusieurs manières, avec plusieurs approches... 

Le Tarot c’est l’Art de la magie des images archétypes, réservoir des symboles d’une culture, d’une tradition et d’un réel enseignement. Sa force réside dans son contenu, il est à la fois patrimoine collectif d’une société, patrimoine individuel de chacun. Son mystère, sa magie, commence dans son intemporalité, on essaie de déterminer son origine tant en lieu qu’en date. Mais à ce jour, aucune certitude, aucune trace historique ou archéologique n’existe pour crédibiliser ceux qui s’aventurent à donner des hypothèses. Et en vérité, il semble que le Tarot provient de la nuit des temps… 

De manière caricaturale le Tarot sert à lire l’avenir sinon on lui prête des pouvoirs qui sont illusions (annoncer les tirages du loto, les numéros gagnants, etc…). L’aborder sous cet angle n’apportera que limites et déceptions.

Ces cartes souvent comparées aux pages volantes d’un livre permettent à chacun de trouver son chemin vers la connaissance de soi. Mais rien n’est laissé au hasard. Il est Un et Tout.

Structuré d’une façon précise, c’est un monument d’architecture à lui seul : 22 arcanes majeurs, 56 lames mineures, elles mêmes réparties en 4 séries de 14 cartes (bâtons, coupes, deniers, épées) signifiant 4 éléments distincts... Cette série de lames comporte de cartes numérales, de 1 à 10, suivit des « honneurs » (valets, dames, rois et cavaliers). 

1-OUTIL DE DIVINATION : INTERPRÉTATION ÉLÉMENTAIRE

Le Tarot permet sans doute de nous renseigner sur les destinées, en tant qu’outil « divinatoire », un peu à la manière qu’on consulte aussi les « runes ». On l’utilise surtout pour savoir quelles décisions prendre... Donc en tant que conseiller ... 
Le plus souvent on le consultera, donc, pour des questions d’amour, de projets, d’argent, ou de santé... Subséquemment, on voudra savoir des choses concernant l’entourage, nos relations, notre travail, nos finances, nos dépenses, nos appréhensions, nos déceptions, nos désirs, etc... 

Le Tarot ici est interprété au sens « élémentaire » 



2-OUTIL D’ÉVOLUTION PERSONNELLE : TAROT MIROIR


Mais encore... Le Tarot est un outil permettant à tout individu de s’épanouir en empruntant la voie de l’« "évolution personnelle"... En ce sens, le tarot deviendra, ni plus ni moins, « un miroir ».

Le Tarot est miroir : « Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle en ce royaume », vous vous souvenez dans le conte de Blanche-neige et les sept nains?

Il est outil pour aider l’homme dans la quête de sa réalisation, pour l’aider à construire son avenir. Il est porteur d’un enseignement de soi et du monde, au travers de ses symboles.

Le Tarot, ici, reflète la vie humaine, c'est à dire le destin de l'homme...
Il y a ceux qui pensent que tout est écrit d'avance, et ceux qui croient que nous récoltons ce que nous semons. Le tarot, nous indique les possibilités, la situation, mais aussi nous indique que rien n'est figé, que nous pouvons toujours agir. 
Pour ce faire, il nous propose un cheminement en nous expliquant à chaque pas comment nous en échapper, et que les situations ne sont jamais vraiment telles qu'on les voit, qu'il y a toujours un détail qui nous échappe, une exception, comme une porte de sortie pour dire que rien n'est complètement irréparable, et que l’on peut changer notre destinée si l’on accepte de prendre les mesures nécessaire.



De cette manière on l’utilise encore pour savoir quelles décisions prendre... Mais cette fois en tant que « guide » dans notre cheminement personnel...

3-OUTIL INITIATIQUE : LE « TEMPLE DES ARCANES »

Et, à toute fin pratique, le Tarot est un outil permettant à certains individus d’emprunter les voies de l’initiation... Les « voies de l’initiation » mènent à la magie en tant que telle! Il peut vous amener à développer vos dons pour la clairvoyance... Vous indiquera les étapes d’une majeure initiation... Une initiation qui vous invite à mériter les Clés des Savoirs ésotériques, les clés des Secrets Initiatiques qui permettent la métamorphose alchymique, la transmutation, et enfin l’accomplissement de l’initié! Le Tarot en ce sens est un Temple dans lequel on pénètre avec solennité et modestie... En tant qu'outil initiatique le Tarot cherchera à vous faire suivre un véritable processus de conversion, de transition et de transformations profondes. Non sans quelques épreuves de passage ! Mais, les Clés des Savoirs Ultimes et l’accès à la magie ne seront jamais accessibles à l’initié qui ne fera pas preuve de sagesse, de discernement, de volonté, de détermination... Sans aucun doute, le Tarot en tant qu’outil initiatique amènera certains initiés à avoir accès à de véritables pouvoirs magiques! Car le Tarot est un enseignement véritable de magie... 

Dans cette optique, les initiés abordent le Tarot comme s’il s’agissait d’un Temple, lequel nous invite à traverser sa secrète galerie aux 22 Arcanes....

vendredi 6 juillet 2012

ORIGINE DU TAROT

Introduction et considérations générales

Depuis 2 siècles, plus de 7000 jeux de tarots différents ont été dessinés et imprimés, c’est dire la fascination qu’exerce toujours cet art divinatoire, en dépit du rationalisme ambiant.

Mais l’origine du jeu en lui-même demeure mystérieuse.

Selon les auteurs, il est tour à tour d’origine Égyptienne, Chaldéenne, Hébreux, Arabe, Hindoue, Grecque, Chinoise, Gitane, Maya… voire extraterrestre ou angélique.

Différents occultistes ou historiens prétendirent avoir retrouvé l’essence du Tarot originel, son écriture et son sens premier.


Quelques cartes issues du tarot de Marseille de GEOFFROY CATELIN de Lyon en 1557

Mais personne ne sait vraiment qui est l’auteur ou qui sont les auteurs du Tarot, ni même où, quand, ni par quelle démarche il a été créé, ni quels sont sa forme et son fond originaux.

On n’en sait pas plus sur l’origine étymologique du mot « TAROT », ni à quelle langue on le doit.

Le mot serait Égyptien (Tar : chemin et Ros ou Rob : Royal), Indo-Tartare (Tan-Tara : Zodiaque), Hébreux (Tora : Loi), Latin (Rota : la roue et/ou orat : il parle), Sanskrit (Tat : le tout et/ou tar-o : étoile fixe), ou encore Chinois (Tao).

Peut-être le Tarot est-il tout cela à la fois ?

La paternité du Tarot a été revendiquée par divers groupes ethniques ou religieux, sans oublier les sociétés secrètes : des Juifs aux Francs-Maçons, en passant par les Rose-Croix, les Soufis et les Gitans. On peut également voir des influences Chrétiennes, des Evangiles ou de l’Apocalypse de Saint-Jean (ou Livre des Révélations) dans les lames à figures religieuses le Pape, le Diables) ou dans le représentation de vertus ordinales (La Justice) ou cardinales (La Tempérance).

Certains y retrouvent des enseignements Tantriques, Celtiques, du calendrier Aztèque, ou encore Alchimiques, Kabbalistes ou Astrologiques.

Difficile, dans cet enchevêtrement de théories parfois fantaisistes, naïves ou bassement mercantiles re retrouver le « véritable » Tarot de Marseille, ou plutôt, ce qui en a subsisté jusqu’à nous.

Le Tarot reste à ce jour encore anonyme, comme il sied à tout Art Sacré, et l’un des occultistes les plus célèbres, Eliphas Levi l’a défini en ces termes : « C’est un ouvrage monumental et singulier, simple et fort comme les pyramides, durable par conséquent comme elles, livre qui résume toutes les sciences et dont les combinaisons infinies peuvent résoudre tous les problèmes ; livre qui parle en faisant penser ; inspirateur et régulateur de toutes les conceptions possibles : les chef d’œuvre peut-être de l’esprit humain et à coup sûr une des plus belles choses que nous ait laissé l’Antiquité ; clavicule universelle, véritable machine philosophique qui empêche l’esprit de s’égarer, tout en lui laissant son initiative et sa liberté ; ce sont les mathématiques appliquées à l’absolu, c’est l’alliance du positif à l’idéal, c’est une loterie de pensées toutes rigoureusement juste comme les nombres, c’est enfin peut-être ce que le génie humain a jamais conçu tout à la fois de plus simple et de plus grand. » (Dogme et Rituels de Haute Magie, 1854).

Dans cette introduction, je vais me contenter de décrire brièvement la composition du Tarot en lui-même, afin que le lecteur novice ne se sente pas perdu dans la suite des développements.

Le Tarot de Marseille, au sens classique du termes compte 78 cartes au total, cartes que l’on appelle dans le jargon des « lames » ou des « arcanes », lesquelles se divisent en 2 types : les lames dites « majeures » et les lames dites « mineures » par ordre d’importance.

Il y a 56 lames ou arcanes mineures, qui reprennent pour leur part peu ou prou les figures des jeux de cartes à jouer, c’est-à-dire 4 séries de 14 lames ayant pour couleurs les Deniers, les Bâtons, les Epées et les Coupes (il est d’ailleurs à noter que ses couleurs se retrouvent dans les anciens jeux de cartes à jouer espagnols).

À l’intérieur de chaque série se retrouvent 4 figures ou « honneurs » : le Roi (ou Roy), la Reine (ou Reyne, ou encore la Dame, tout simplement), le Cavalier et enfin le Valet, puis 10 chiffres de l’As au 10.

Les lames ou arcanes majeures sont au nombre de 22, ou pour être plus précis, de 21 plus une. L’iconographie est propre à chaque lame et leur symbolique est plus forte, plus chargée de sens. Elles représentent aussi bien des personnages, que des vertus ou encore des astres. Elles sont la valeur ajoutée du Tarot, ce qui le distingue d’un banal jeu de cartes. Ce sont elles qui exercent la plus grande fascination sur les auteurs, des occultistes aux philosophes, en passant par les psychiatres.

Je vais pour l’instant me borner à les nommer, par ordre d’apparition dans le jeu :

0. Le Mât (ou le Fou, qui est à la fois la première et la dernière lame du jeu… ça se complique déjà…)
I. Le Bateleur (parfois appelé, à tord, "Le Magicien" dans les jeux les plus modernes)
II. La Papesse
III. L’Impératrice
IV. L’Empereur
V. Le Pape
VI. L’Amoureux
VII. Le Chariot
VIII. La Justice
IX. L’Hermite
X. La Roue-de-Fortune (parfois "Les Destinées")
XI. La Force
XII. Le Pendu
XIII. L’Arcane sans Nom (souvent improprement nommée "La Mort")
XIV. La Tempérance
XV. Le Diable
XVI. La Maison-Dieu (on peut parfois trouver "La Tour" ou "La Foudre")
XVII. L’Étoile
XVIII. La Lune
XIX. Le Soleil
XX. Le Jugement
XXI. Le Monde.

Le lecteur averti n’aura pas manqué de remarquer avant toutes choses que le jeu mêle les figures religieuses chrétiennes et les figures païennes, les personnages politiques séculiers et les figures mystiques.

Et il aura raison… le Tarot est sans doute tout cela à la fois, Chrétien et Païen, terrestre et céleste.

Il est à noter, pour terminer cette longue – mais nécessaire – introduction que cette description en 78 lames s’applique précisément au Tarot de Marseille dans sa version la plus classique, ainsi qu’aux autres jeux de tarots calqués sur son modèle. Mais il existe également des Tarots qui comportent 81 lames (comme plusieurs Tarots dits Égyptiens), plus rarement 79 ou 80, et encore plus rarement au-delà.

Enfin, il existe d’innombrables autres jeux divinatoires, symboliques, méditatifs ou philosophiques qui ne correspondent pas aux canons de Tarot, et que l’on désigne sous le vocable générique d’ « Oracles » (Oracle de Belline ou Oracle Gé, pour ne citer qu’eux parmi les plus utilisés).

Dans ce dossier, je ne m’intéresserais qu’à la forme classique du Tarot de Marseille, ce qui est déjà bien suffisant…

I. Une recherche historique mouvante et inachevée…

Du jeu de cartes au Tarot

Il n'existe toujours pas de consensus, loin de là, entre spécialistes quant à la naissance réelle (où ? pourquoi ? comment ?…) du Tarot. Tout juste des théories majoritairement acceptées.

Cela vient probablement du fait que le Tarot n’est pas apparu parfait et entier en une seule et même fois, comme le lapin du chapeau du magicien, mais qu’il est au contraire le fruit d’une réflexion progressive, de rencontres en civilisations, entre l’Orient et l’Occident, et qu’il est toujours et encore l’objet de recherches au niveau historique, certes, mais également symbolique.

Le Tarot n’est pas et n’a jamais été un objet figé, une pièce de musée sur une étagère poussiéreuse… au contraire, il a été et il est toujours objet et sujet de recherche, de questionnement et d’interprétation. Le Tarot est et à toujours été « vivant ».

D’ailleurs, on ne sait toujours pas si à sa création le Jeu de Tarot n’ait pas été « qu’un » jeu de cartes à jouer, et que son utilisation initiatique et divinatoire se soit manifestée ultérieurement.

Les premiers jeux de cartes à jouer seraient apparus – entre autres choses – au court du Vème siècle en Chine. De là, ils suivirent la Route de la Soie jusqu’au Moyen-Orient, où ils prirent le nom de « Naïbs ». Enfin, ils parvinrent en Europe, via l’Espagne Mauresque.

Dans les années 1370, les premiers jeux sont donc d’inspiration Sarrasine : les cavaliers, notamment, portent des épées à lames courbes, les cimeterres, de même que les couleurs (coupes – ou tasses – épées, deniers et bâtons – ou maillet – ) sont une référence directe à la culture mamelouk.

Ces cartes ne comportent que des séries d’honneurs (ou figures) et de chiffres, analogues à celles que l’on retrouve sur nos jeux de cartes traditionnels et aux lames mineures. Les arcanes majeures, elles, sont donc d’apparition plus tardive.

On retrouve les premières références historiques de ces jeux, encore de pur divertissement, vers la fin du XIVème siècle, lorsque paraissent des décrets d’interdiction à Paris, Florence ou encore Lille, les jeux de hasard subissant à cette époque les foudres de l’Eglise.

Le jeu le plus ancien conservé à ce jour possède – ou ne possède plus que – 17 cartes. Il est appelé de « Charles VI », mais il est plus connu sous le nom de « Gringonneur » d’après le patronyme du peintre auprès duquel le Roi l’aurait commandé en 1392, comme l’atteste un état de paiement reçu par l’artiste. Mais il est presque acquis que Gringonneur s’est fortement inspiré de jeux existants déjà en Italie du Nord (à Venise ou Ferrare) à la même époque.

La tradition divinatoire existe, quant à elle, depuis l’Antiquité, et sans doute même avant. Les textes de Cicéron et Plutarque au Ier siècle attestent de l’existence d’une sorte de divination par le tirage de « sorts » (des lamelles d’écorces gravées de symboles variés) ou encore de tablettes de bois ou d’argile tirées au hasard aux abord des Temples (notamment celui de Fortuna à Peneste).

Le Tarot le plus proche de celui que nous connaissons aujourd’hui aurait vu le jour en Italie du Nord, alors en plein « Quattrocento » dans des villes aristocratiques et intellectuelles, telles que Bologne, Milan, Florence ou encore Ferrare, avant de prendre peu à peu le chemin des autres cours européennes, au gré des échanges commerciaux et des voyageurs.

À cette époque, le Tarot était toujours un jeu, mais il fut également dans les cours aristocratiques le support privilégié de divertissements raffinés tels que l’écriture de poèmes galants ou encore de sortes de « jeux de la vérité » et autres « portraits chinois » intellectuellement sophistiqués.

Dès la fin du XIV siècle, les prédicateurs et l’Église dénoncèrent le Tarot comme étant l’œuvre du Malin et conduisant l’homme au vice et à l’immoralité… ce qui n’empêcha pas le moins du monde la diffusion des jeux de Tarots à toute l’Europe, où seule l’apparition de jeux plus modernes parvint à les supplanter.

Le plus connu des jeux de tarots, ou « tarocchi » (qui serait l’origine étymologique historiquement orthodoxe du mot « tarot ») est le Tarot Princier dit des « Visconti-Sforza » qui date de 1447. Il a été crée par le peintre Bonifacio Bembo à l’occasion du mariage du Duc de Milan Francisco Sforza et de Bianca Maria Visconti.

Il se compose de 78 cartes, et non plus 54 ou 56 comme les premiers jeux à jouer. Son iconographie riche et la finesse de ses dorures expliquent probablement qu’il soit encore réédité de nos jours.

C’est sans doute vers cette époque que la vingtaine (leur nombre n’est pas encore fixé… ou connu précisément) de lames majeurs, les « Triomfi » ou « triomphes » s’ajoutent aux cartes ordinaires, sans que l’on sache encore aujourd’hui avec certitude pour quelle raison.

On ne sait pas non plus si c’est ce qui a fait passer le Tarot de simple divertissement à mancie ou chemin initiatique.

Le tarot des Visconti-Sforza a été offert selon toutes probabilités en tant qu’objet d’art et jeu d’argent, mais quelques 150 ans plus tard, en 1589, on retrouve à Venise les minutes d’un procès qui suggèrent – au moins dans l’esprit des accusateurs – une association entre Tarot et Sorcellerie. Et après cela, plus rien.



Quelques cartes du tarot original PIERPONT-MORGAN-VISCONTI de Milan, vers 1441 ou 1452

Il faudra attendre l’avènement des ésotéristes occidentaux (Rose-Croix, Kabbalistes, Francs-Maçons et autres Martinistes) à la fin du XVIIIème siècle pour que le Tarot prenne enfin sa dimension initiatique et divinatoire qui nous fascine encore aujourd’hui.

En France, la plus ancienne référence au Tarot se retrouve en 1534 chez Rabelais, dans son Gargantua, sous la forme du jeu de « tarau » pratiqué par le jeune géant.

À cette époque, les jeux de cartes français sont surtout imprimés à Lyon (jeu de Catelin Geoffroy en 1557) et Paris.

En 1650, le jeu de tarot prend peu à peu la forme que nous connaissons avec le Tarot de Jean Noblet en 1650, bien que le Tarot ancien le plus proche de notre Tarot divinatoire actuel serait celui de François Chosson publié en 1672. Il en existeraient de plus ancien remontant jusqu’à 1608, mais il n’en subsiste aucune trace à ce jour.

Durant tous les XVIIème et XVIIIème siècles, de nouveaux tarots, très proches de ceux de Noblet et Chosson sont publiés un peu partout en France à Chambéry, Avignon (Tarot de Payen 1713), Besançon ou encore Epinal. Ils sont d’ailleurs pour certains de nouveaux imprimés aujourd’hui et font la joie des tarologues amateurs et des collectionneurs.

Mais c’est bien sûr à Marseille que naît en 1760 le tarot de Nicolas Conver, celui qui deviendra et qui reste encore à ce jour la référence en matière de Tarot et qui est pour ainsi dire mondialement connu sous le nom de « Tarot de Marseille ».

Et là encore, bien malin qui pourrait dire si ce jeu avait déjà acquis lors de sa création sa dimension ésotérique et divinatoire.


Évolution de l'arcane du !FOU" à travers les tarots de Noblet (1650), Dodal (1701) et Conver (1760)


II. De l’histoire à la légende



Ou comment la légende éclaire le symbole

Nous l’avons vu, le Tarot n’est pas apparu ex-nihilo, mais se retrouve aux confins des cultures à la fois orientales et occidentales. Toutes ces cultures ont intégré, interprété et se sont réapproprié ses symboles, à la fois archétypaux et relatifs. C’est ce qui fait la force, mais aussi le grand mystère du Tarot.

Si tous les plus grands personnages de l’ésotérisme traditionnel comme moderne se sont appliqués à retrouver la source de ses symboles et leurs significations premières, force est de constater que personne n’a pu déterminer quand, où et comment le Tarot est passé de « simple » jeu, à un instrument d’initiation et de divination.

Est-ce le fruit d’une tradition orale plus ancienne, véhiculée par les peuples nomades indo-européens (Gitans ou Bohémiens ) ?

Est-ce l’aboutissement d’un code secret alchimique, dans le but d’échapper à l’Inquisition ?

Ou est-ce plus simplement le résultat de la réflexion plus tardive d’ésotéristes occidentaux ? A moins qu’ils n’aient redécouvert un langage plus ancien… ?

Si la plupart des auteurs prétendirent tour à tour avoir retrouvé l’essence originaire du Tarot, et l’on souvent modifié en fonction de ce qu’ils croyaient être cette essence originaire ( ce qui donne, aujourd’hui, autant de jeux différents )… nul n’est en mesure de répondre à ces questions avec une absolue certitude.

Ce dossier n’a certainement pas la prétention d’avancer une énième théorie prétendument révolutionnaire, mais d’exposer les plus connues et reconnues d’entre elles, dans le but de montrer comment toutes, anciennes comme modernes, ont éclairer et forger le symbolisme du jeu.

Une longue tradition ésotérique :

C’est de 1781 que date la première référence écrite et avérée au caractère ésotérique et divinatoire du Tarot. On la doit à un archéologue, pasteur protestant et Franc-maçon Antoine Court de Gébelin, dans la publication de son 8ème volume du Monde Primitif, dans lequel il affirme que les symboles du Tarot appartiennent ancien livre renfermant le savoir caché des Prêtres Égyptiens, Le Livre de Thot (dont aucune source sérieuse n’atteste l’existence réelle en Égypte ancienne).

Court de Gébelin n’avance pour se justifier aucune preuve autre que son intuition, mais ceci n’empêche pas un autre Franc-maçon, un barbier du nom d’Alliette de reprendre ses thèses à son compte.

En 1783, Alliette inverse l’ordre des lettres de son nom, prend le pseudonyme d’Eteilla et devient l’un des voyant et devin les plus en vue de la place de Paris.

Il créé lui-même son propre tarot, auquel il ajoute des éléments d’astrologie et de Kabbale Hébraïque, le baptise Livre de Thot, et en fait le plus ancien livre du monde. Ce jeu connu un grand succès à l’époque Napoléonienne et il existe toujours sous le nom de « Grand Eteilla », dans d’ailleurs plusieurs versions plus ou moins modernisées, comme de nombreux jeux s’inspirant de la tradition religieuse et spirituelle égyptienne et ses graphismes.

Près de 50 ans plus tard, c’est au tour d’un autre personnage haut en couleurs de l’occultisme, alors en plein âge d’Or, de donner sa propre version de l’histoire du Tarot. Alphonse Louis Constant (1810-1875) fut plus connu sous le nom d’Eliphas Levi (la traduction hébraïque de son prénom), ex-séminariste qui jeta sa soutane par amour, il mena une vie de bohème, tour à tour aventurier, philosophe et occultiste.

Il réfute l’interprétation égyptienne ainsi que les dessins originaux du Tarot de Marseille de Nicolas Conver, qu’il juge décidément trop « exotériques » et livre sa propre vision, plus « ésotérique ». Il inscrit plus profondément encore le Tarot dans l’Art de la Kabbale et fait correspondre les 22 arcanes majeurs aux 22 lettres de l’alphabet hébraïques. Il ne s’arrête pas en si bon chemin et modifie certains arcanes, tout en écartant les 56 lames mineures.

Il n’en demeure pas moins qu’Eliphas Levi n’était certes pas le premier venu : c’est en effet à lui que l’on doit le terme même de « sciences occultes » et ses nombreux livres ont posé les bases de l’occultisme et de l’ésotérisme que nous connaissons encore aujourd’hui. A la fin de sa vie, Alphonse Louis Constant bénéficiait de l’estime de ses pairs et de ses disciples grâce à sa grande érudition et à son esprit brillant.

En 1889, Oswald Wirth (1860-1943 ) publie le Tarot des Imagiers du Moyen-Âge. Il reprend les idées Kabbalistes de Lévi, et pousse encore plus loin le syncrétisme du Tarot, en y fusionnant la tradition alchimique, l’iconographie des bâtisseurs de cathédrales, la vision égyptienne – tout en réfutant son caractère originaire – des chiffres arabes ou des symboles taoïstes, qui se retrouvent à l’intérieur de chaque carte.

Ce goût du syncrétisme s’explique par la personnalité de Wirth. Ce Suisse allemand, Franc-Maçon et membre de la Société Théosophique, fût le disciple, l’ami et le secrétaire d’un autre grand penseur de l’ésotérisme occidental, le lorrain Stanislas de Guaïta. C’est pour ce dernier que Wirth entreprend de dessiner un nouveau tarot en 1887. Ce travail le passionne tellement qu’il passera 2 ans à rédiger un livre et concevoir son jeu, qui restent encore parmi les plus utilisés.


Dans la vision d'Oswald Wirth. On notera la reprise de la numérotation hébraïque au bas des cartes

En 1910, un autre occultiste Arthur E Waite publie sa propre version du tarot, le Rider Waite, dessinée d’après ses directives par l’artiste Pamela Colman Smith.


Cet anglais était un membre éminent de la Golden Dawn (Ordre Hermétique de l’Aube Dorée), société secrète britannique qui connu une gloire éphémère, consumée de l’intérieur par des dissensions internes, mais qui marqua l’histoire de l’ésotérisme occidental.

Les choix symbolique et graphique de Waite sont directement dictés par l’enseignement de la Golden Dawn, et c’est à lui que l’on doit la correspondance des 22 arcanes majeures avec l’Arbre de Vie et des 22 voies des 10 Séphiroths de la Kabbale, schéma pour lequel il n’hésita pas modifier l’ordre d’apparition des certaines cartes. Il n’en reste pas moins que la vision kabbalistique, la correspondance avec l’alphabet hébraïque et l’Arbre des Séphiroths sont encore prégnants dans l’interprétation du Tarot en général aujourd’hui, et cette correspondance fut source d’inspiration pour d’autres tarots, notamment celui d’un autre membre de la Golden Dawn Aleister Crowley.

Ce ne sont pas, loin de là, les seules reprises et recherches sur le Tarot, mais cela reste les plus importantes et les plus décrites dans la littérature spécialisée.

L’interprétation moderne du Tarit, tant au niveau symbolique que divinatoire leur doit la plupart de ses bases. Il n’en demeure pas moins que cette recherche reste encore et toujours en pleine ébullition et que cette réflexion serait amputée d’une grande partie de sa substance si elle les passait sous silence.

Les sources interprétatives modernes

La plus importante relecture moderne, de part son caractère innovant, sa profondeur et son mysticisme lumineux est sans conteste celle d’Alexandre Jodorowsky, aidé dans sa tâche par son épouse Marianne Costa. Leur Voie du Tarot demeure le livre de chevet privilégié de tous les tarologues amateurs et autres amateurs de Tarot.

Jodorowsky reste, malgré sa modernité, dans la grande lignée des occultistes du 19 ème siècle par le caractère à la fois foisonnant et éclectique de son œuvre, tour à tour écrivain, scénariste de Bande Dessinée, mystique et réalisateur.

En collaboration avec le Maître Cartier Philippe Camoin, descendant d’une grande maison d’imprimeurs marseillais, il propose une version « restaurée » du Tarot de Marseille, qui est aujourd’hui un des plus gros tirages de jeux divinatoires et l’une des versions du Tarot de Marseille les plus connue et reconnue.

Pour Jodorowsky, le Tarot de Marseille est bien originaire de Marseille… ou plus précisément du Sud de la France et de l’Espagne. Il serait l’héritier d’une époque bénie, aux alentours de l’An Mil, où les 3 grandes religions monothéistes – Juive, Chrétienne et Musulmane – cohabitaient dans la plus grande harmonie.

Soucieux de conserver un témoignage de cette paix, devant la montée progressive de l’intolérance alimentée par la soif de pouvoir des chefs religieux, un « groupe de sages » aurait caché dans un simple jeu de carte la « connaissance sacrée » née de cette paix entre les hommes, afin de la protéger des convoitises jusqu’à ce que des êtres initiés et supérieurs la redécouvrent et sachent l’utiliser à sa juste valeur.

Si cette théorie se base sur des faisceaux d’indices et des présomptions plus que sur des certitudes historiques, elle n’en demeure pas moins séduisante par son romantisme et son mysticisme, tout en cadrant avec le message syncrétique que l’on peut relever dans les symboles du Tarot.

Plus anecdotique, une autre théorie met en avant l’origine romaine des symboles du Tarots, liés aux cultes de Bacchus-Dyonisos, transmis à travers le théâtre romain, puis par les saltimbanques bohémiens.

De même, une autre thèse fait état de l’origine bénédictine du Tarot : un groupe de moines conduit par l’Abbé Suger aurait dissimulé au XIIème siècle les symboles du jeu dans le scriptorium de la Basilique Saint-Denis.

Si ces thèses sont intéressantes intellectuellement parlant, elles ne s’appuient là encore que sur des présomptions et sont très loin de faire l’unanimité au sein des historiens et autres tarologues.

Nous le voyons, force est de constater que la Tarot n’a pas encore, loin s’en faut, livré tous ses secrets. Chaque carte représente des strates successives de symboles qui peuvent référer à plus traditions spirituelles et mystiques, des Chrétiens aux Celtes, des Juifs aux Égyptiens.

Cette plasticité intellectuelle, symbolique et spirituelle du Tarot explique non seulement la fascination qu’il exerce aujourd’hui et exercera sans doute très longtemps, mais également la profusion de jeux différents, des plus basiques ou plus artistiques reprenant plus ou moins l’iconographie originale, qui offre un choix quasi infini.


Exemple de types de cartes montrant la variété des tarots modernes : Le célèbre Tarot Camoin-Jodorowski, le Tarot dit "Livre de Thot-Hermès", le Tarot Aquarian, et le Tarot Astrologica

Le Tarot, par la richesse et la profondeur de ses symboles archétypaux, peut laisser libre court à l’intuition et à l’imagination de chacun. Il n’a pas besoin de mettre un masque… il est le Carnaval tout entier. Il est le fruit d’une évolution, le produit de diverses pensées, qu’il dépasse et transcende toutes.

Son étude, lorsqu’elle est faite avec sérieux et humilité, élève l’esprit et permet même de le soigner, puisqu’il existe des programmes innovants de psychothérapie par la lecture et la méditation sur les arcanes du Tarot de Marseille.

Le Tarot, malgré son âge et ses mystères, n’a pas fini de nous interroger et de nous troubler par son étonnante modernité, car son message essentiel de syncrétisme, d’harmonie et de paix demeure plus que jamais d’actualité.